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G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E D E L’ I D É E À L’ U S A G E
D E L’ I D É E À L’ U S A G E
DANS LA CONSTRUCTION EN BRETAGNE
POUR LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE
Guide
Guide
POUR LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE
DANS LA CONSTRUCTION EN BRETAGNE
D E L’ I D É E À L’ U S A G E
La rédaction de ce guide a été rendue possible grâce aux éclairages de :
Michel Balbot, CCKB, conseiller régional - Pierre Barré, Dexia, crédit local de France - Georges Bellour, Hennebont Blavet Habitat - Georges Billot, architecte -
Annie Bras-Denis, Aro Habitat Bretagne - BST Charrier - Gwenaëlle Carfantan, Setur - Michel Carlach, architecte - Guy Chautard et Michel Sommer, association HQE -
Jean-Pierre Chouzenoux - Philippe Clément, SEMAEB - Fabrice Dalino, Conseil régional de Bretagne - Patrick De Linage et Emmanuel Quéré, conseil général du Finistère -
Florence de Monclin, Fondation Nicolas Hulot - Jérôme Denis, Communauté de communes Lamballe - Roland Duclos, Conseil général du Morbihan - Guy Fauvet,
architecte - Félix Florio, consultant - Pascal Fournier, Conseil général des Côtes-d’Armor - Antoine Grangeré, Rennes Métropole - Olivier Jean, Ordre des architectes -
Guy Jézéquel, Conseil général d’Ille-et-Vilaine - Michel Kerdoncuff, CCI Brest - Cabinet Yves Kermorgant - Guy Laurent, ADEME - M. Le Ber, Armorique Habitat - Francis
Le Bris - Georges Le Garzic - Patrice Liard et Christine Tanguy, architecte - Bernard Menguy - Claude Menier - Mme Mouillard, Soreim - André Pajolec, Communauté
de communes Muzillac - Bernard Poirier, Mordelles - Henri Prigent, ANAH - Etienne Rogensky et Didier Croc, COOP de construction - Bruno Roumet, SMA BTP -
Claire Schio, ADEME - Pascal Thépaut - Pascal Vaché, CBL / Eiffage - Frédéric Vignon, Espacil 35.
Directeur de la publication : Jean-Yves TOUPIN (FRB) - Rédacteur en chef : Jean-François REGRETTIER (OTC) - Collectif de suivi : Jacques DENIEL (EDF), Pierre-Yves EON (GDF),
Bertrand HANNEDOUCHE (FRB), Bertrand de HEDOUVILLE (SOCABAT), Guy LAURENT (ADEME) - Rédaction : Tugduall RUELLAN. Crédits Photos : Roland BOURGUET / ADEME
sauf pour la base nautique : Crédit photos : atelier d'architecture CARLACH.
2 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
Un engagement constructif
pour l’avenir de tous
La qualité environnementale
dans la construction constitue
une véritable priorité pour le
développement durable. La moitié des
nouveaux bâtiments publics devront, d’ici
à 2008, être construits dans le respect
d’une qualité environnementale.
Sur le terrain, les entreprises commencent à s’y
investir, des bureaux d’étude se spécialisent proposant
des ouvrages dont la réalisation fait appel à de nouvelles
techniques et de nouveaux matériaux, avec le souhait de
réaliser une construction respectueuse de l’Homme et de son
environnement, avec un équilibre économique satisfaisant. Tous
les acteurs de la filière construction doivent désormais avancer
ensemble, sur des bases identiques, dans le sens d’une amélioration
continue qui vise le confort et la santé de l’usager, la maîtrise de l’énergie
et des impacts environnementaux liés à l’acte de construire.
En 1997, la France a ratifié le protocole de Kyoto qui prévoit des mesures concrètes en
matière d’environnement. Cette dynamique n’est possible que si l’on s’appuie sur des
initiatives locales qui viennent alimenter la réflexion, enrichir les savoir-faire et ainsi
permettre de mieux appréhender la qualité environnementale dans la construction.
C’est cette dynamique régionale que nous voulons impulser autour du développement
durable appliqué à la construction, notamment par la promotion de la qualité
environnementale, mais aussi par des actions de sensibilisation, d’information,
d’animation et de formation pour l’ensemble des acteurs de la construction en
Bretagne. Il faut amplifier la mutualisation des “bonnes pratiques”.
Tel est l’esprit dans lequel nous avons conçu ce guide de la qualité environnementale
dans la construction en Bretagne et que nous avons plaisir à vous offrir.
Parce que le développement durable est un engagement pour l’avenir de tous.
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1 p 07 La France engagée dans
la dynamique internationale
E
2
A
p 10
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3
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4 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
4 4. La Bretagne :
l’histoire de 4 projets
p 26
p 29
p 32
p 35
4.1 En Côtes d’Armor
4.2 En Finistère
4.3 En Ille et Vilaine
4.4 En Morbihan
p 26
5 5. Boîte à outils
Mode d’emploi
Mise en œuvre
p 38
p 38
p 41
p 44
5.1 La phase de programmation :
l’assistance à maître
d’ouvrage
5.2 Les financements
publics et privés
5.3 Les assurances
p 46
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1 Les enjeux de la qualité
environnementale et
du développement durable
“S’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à satisfaire les leurs”, telle est la
définition du développement durable que pose à l’ONU en 1987,
le rapport Brundtland. La protection de l’environnement est Prairies et forêts
naturelles surexploitées,
désormais envisagée comme une condition nécessaire
eau et terre polluées, gaz à effet de
et indispensable à la construction durable.
serre concentré dans l’air... Il faut faire vite !
La planète est en danger. C’est à la conférence
de Stockholm en 1972 que sont adoptés, au niveau
international, les principes de base du développement durable afin
de sauvegarder les ressources naturelles de la Terre. Le Programme des
Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) voit le jour pour mettre en œuvre et
appliquer les principes retenus.
En 1983, l’assemblée générale des Nations Unies institue la commission mondiale sur l’environnement
et le développement nommé aussi Commission Brundtland. Elle propose, à l’issue de son enquête, une
liste de priorités pour examiner les questions environnementales les plus urgentes, créer de nouvelles formes
de coopération internationale, élever le niveau de conscience et d’éducation “écologiques” des responsables
politiques et des citoyens, obtenir un engagement et une participation active accrus de la part de tous. En
1987, la commission publie le Rapport Brundtland, “Notre avenir à tous”. Les conditions nécessaires du
développement durable passent alors par la conservation de l’équilibre général et de la valeur du patrimoine
naturel ; une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions
du monde ; la prévention de l’épuisement des ressources naturelles ; la diminution de la production de
déchets (qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux) ; la rationalisation de la production et de la
consommation d’énergie
En 1992, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement se réunit à Rio de
Janeiro (Brésil). Les représentants de 172 pays, dont 120 chefs d’État, diverses organisations gouvernemen-
tales et quelques 2 400 représentants d’organisations non gouvernementales sont présents à ce “Sommet
de la Terre” ou “Conférence de Rio”. Ensemble, ils définissent des stratégies pour concilier les exigences
des pays en voie de développement et celles des pays industrialisés. La “Charte de la Terre” énonce des
directives pour la mise en place de politiques économiques équilibrées. Cette charte s’accompagne d’un
programme d’actions, baptisé Agenda 21 (ou Action 21), référence pour comprendre et identifier les
initiatives qu’il est nécessaire d’entreprendre pour un développement durable au 21e siècle.
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La commission du développement durable est créée en 1992 dans le
cadre du conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc).
En 1994, la première conférence européenne sur les “villes
durables” aboutit à l’adoption et à la signature par plus de Les acteurs
300 municipalités de la Charte d’Ålborg, dont la Ville de
Rennes. En décembre 1997, la communauté interna- mobilisés en Bretagne
tionale se réunit à Kyoto (Japon) pour la convention
cadre des Nations Unies sur les changements clima- Le secteur du bâtiment, comparé aux autres secteurs
tiques à l’issue de laquelle des réductions de gaz à économiques, consomme 50 % des ressources naturelles, 40 %
effet de serre, à l’horizon 2008-2012, sont adoptées. de l'énergie et 16 % de l'eau. Afin d’inciter en Bretagne une
dynamique régionale autour du développement durable
En juin 1997, l’assemblée générale des Nations appliquée à la construction, notamment par la promotion de la
Unies, réunie à New York, tire un bilan négatif de la qualité environnementale, la Fédération Régionale du
mise en œuvre de l’Agenda 21. Le sommet Bâtiment, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de
mondial du développement durable qui a eu l’Énergie et le Conseil régional ont créé Envirobat Bretagne.
lieu en septembre 2002 à Johannesburg en L’association a pour objectif de favoriser toute action environ-
Afrique du Sud insuffle une nouvelle dynamique nementale liée au bâtiment et aux travaux publics, sensibiliser,
en faveur du développement durable. informer et former les professionnels de la construction. Il apparaît
aujourd’hui primordial de construire dans le respect d’une démarche
La France engagée de qualité environnementale en offrant un cadre de vie agréable et
sain tout en prélevant le minimum de ressources naturelles et en
dans la dynamique générant le moins de nuisances possibles.
internationale
Comme beaucoup de pays européens, la France s’engage dans cette dynamique internationale. En 1999, la loi
d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire incite au “développement équilibré de
l’ensemble du territoire national alliant progrès social, efficacité économique et protection de l’environnement”.
Le gouvernement ne tarde pas alors à déterminer de nouvelles orientations comme le Plan climat, le Plan santé
et environnement et, plus récemment, le Schéma National du Développement Durable qui fixe, notamment, des
objectifs concernant les bâtiments publics et la démarche de Haute Qualité Environnementale.
Depuis mars 2005, l’environnement a fait son entrée dans la Constitution. L’article 6 de la charte de l’environnement
proclame que “les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la
protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.” C’est dans cette
logique que s’inscrit la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), arrêtée en 2003 et qui se déroulera jusqu’en
2008. Ses dix programmes d’actions visent une centaine d’objectifs grâce à près de 500 actions. Cette stratégie, qui
implique l’Etat, les collectivités, les entreprises et les citoyens constitue un véritable processus où l’apprentissage et
l’amélioration deviennent prioritaires. Un second séminaire, a décidé le 23 mars 2005, 29 mesures nouvelles qui s’intègrent
à celles de 2003.
Le changement de cap nécessaire pour concilier un développement équitable compatible avec les limites de la planète se
décline en actions tangibles. Ainsi, la Stratégie Nationale de Développement Durable prévoit la mise en oeuvre des Plan
climat, Plan national d’affectation des quotas, Stratégie nationale pour la biodiversité, Plan de conservation et de gestion
durable des forêts tropicales, Plan national de prévention de la production de déchets, Plan “véhicules propres et économes”,
Plan national d’action pour l’inclusion sociale, Plan de cohésion sociale, Plan national santé environnement, Plan air, Plan bruit.
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Les trois piliers
du développement durable
Le développement durable s'appuie sur 3 principes essentiels :
• l'efficacité économique : recherche du plus grand bénéfice pour la collectivité
en prenant en compte les coûts sociaux et environnementaux, y compris les coûts
externalisés (approche en coût global) ;
• la prudence environnementale : préservation des ressources naturelles non
renouvelables, limitation des impacts et application du principe de précaution ;
• l'équité sociale : solidarité envers les plus défavorisés et contribution à la réduction
des inégalités sociales.
Viable
Viable
Économie
Durable
Social
Environnement
Viable
La qualité environnementale d'un bâtiment L’augmentation pour les logements neufs est de 1 % par an. Les
se définit par son aptitude à satisfaire trois consommations d’énergie relatives au résidentiel et au tertiaire
représentent 45 % des consommations d’énergie finales.
exigences complémentaires : la maîtrise des
impacts du bâtiment sur l'environnement Mtep
extérieur, la création d’un environnement 250
confortable et sain pour ses utilisateurs, la 200
préservation des ressources naturelles en
150
214
optimisant leur usage. Cette préoccupation
s’applique au bâtiment mais également, plus 100 135 +60%
largement, à l’urbanisme et à l’aménagement 50
du territoire (zones d’activités, lotissements,
0
infrastructures…). 1973 1999
Consommation díén ergie en millions de tonnes équivalent pétrole.
1tep 1200 litres de fioul = 11630 kWh
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Tour d’horizon
à travers le monde…
De nombreux pays ont adopté une démarche pour intégrer l’environnement au bâtiment. Tour d’horizon…
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2 La démarche HQE® :
une réflexion de
bon sens
Dès 1996, l’association HQE, Haute Qualité Environnementale, reconnue d’utilité publique par
décret du 5 janvier 2004, regroupe les acteurs du bâtiment dans le but de développer la
qualité environnementale des bâtiments de manière concertée.
La démarche HQE®
La démarche HQE®, Haute Qualité Environnementale, est une démarche proposée aux maîtres d'ouvrage
et aux maîtres d'œuvre pour faire les choix les plus conformes au développement durable à toutes les
phases de la construction et de la vie d'un bâtiment : conception, réalisation, utilisation, maintenance,
adaptation et déconstruction. Elle suppose avant tout un dialogue renforcé entre les partenaires
impliqués dans le projet : maîtres d'ouvrage, architectes, bureaux d’études, entreprises, à toutes les
phases de conception et réalisation dans l'objectif de satisfaire les cibles définies en commun.
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Démarche HQE® : les dates-clés
1992 Publication du Livre vert de l’écologie urbaine dans la
construction et l’habitat (février).
1993 Création, sous l’égide du Plan construction architecture,
devenu Plan urbanisme construction architecture, au sein
du ministère de l’Equipement, de l’Atelier technique pour
l’évaluation de la qualité environnementale (ATEQUE).
1994 Lancement de réalisations expérimentales HQE dans le
domaine de l’habitat social (REX HQE).
1995 Expérimentation du premier lycée en démarche HQE® : le
lycée Maximilien Perret à Alfortville en Val-de-Marne.
1996 Publication des actes de l’Ateque et fin du programme de
recherche. Création de l’association HQE par le PUCA,
le ministère de l’environnement, le Centre scientifique et
technique du bâtiment (CSTB), l’ADEME, la Fédération
Française du Bâtiment, l’Agence régionale de l’environnement
et des nouvelles énergies Ile-de-France (ARENE), et l’Association
des industries de produits de construction (AIMCC).
2000 Premières assises de la démarche HQE® et annonce par
le secrétaire d’Etat au logement d’une certification des
logements en démarche HQE®.
2002 Appel à projets ADEME-CSTB pour la certification “démarche
HQE® des bâtiments tertiaires”.
2003 Premières certifications “Habitat & Environnement” de
Qualitel pour les logements.
2004 Par décret du 5 janvier 2004, l’association HQE est reconnue
d’utilité publique.
2005 Assises HQE à Reims.
2006 Assises HQE à St-Malo.
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2.1 Les 14 cibles
Pour aider les maîtres d’ouvrage à structurer leurs objectifs, l'association HQE a formalisé une méthode
organisée autour de 14 cibles : 7 concernent la maîtrise de l'impact du bâtiment et de sa gestion sur
l'environnement, 7 concernent le confort et la santé des utilisateurs.
Cible n°3 : • Tri sélectif des déchets de chantier, pour récupération et recyclage
Chantiers • Réduction du bruit du chantier
à faibles • Réduction des pollutions de la parcelle et du voisinage
• Maîtrise des autres nuisances (émissions de poussières et émanations…)
nuisances
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Cible n°6 : • Conception des dépôts de déchets de gestion d'activités dès
Gestion les premières esquisses du bâtiment (gestion des papiers,
des déchets des déchets de cuisine, des déchets toxiques...)
• Tri sélectif des déchets de gestion d'activités
d'activités
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CRÉER UN ENVIRONNEMENT
INTÉRIEUR SATISFAISANT (Suite)
Les cibles de santé
Cible n°12 : • Création de caractéristiques non aériennes des ambiances
Qualité sanitaire intérieures satisfaisantes
des espaces • Création de conditions d'hygiène optimales
• Facilitation du nettoyage et de l'évacuation des déchets d'activités
• Création de commodités pour les personnes à capacités réduites
• Facilitation des soins de santé
Cible n°13 : • Gestion des risques de pollution par les produits de construction
Qualité sanitaire • Gestion des risques de pollution par les équipements
de l'air • Gestion des risques de pollution par l'entretien ou l'amélioration
• Gestion des risques d'air neuf pollué
• Ventilation pour garantir une qualité d'air satisfaisante
• Gestion des risques de pollution par le radon
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2.2 Les certifications
(tertiaire, logement et maison individuelle)
L’association
s’est attachée à rédiger des
référentiels et à élaborer trois normes dans le
cadre de l’Afnor :
Une norme sur l’information environnementale et sanitaire des
produits de construction NF P 01-010 qui sert de base aux
fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDE&S).
NF P 01-010. Elle porte sur le contenu de l’information environnementale sur
les produits de construction, la méthodologie et le modèle de
déclaration de données, le cadre d’exploitation.
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Certification - ce qui existe :
NF Bâtiments Tertiaires - Démarche HQE®.
L’association HQE, AFNOR Certification et le CSTB ont lancé en
février 2005 la certification NF Bâtiments Tertiaires - Démarche HQE®.
Destinée dans un premier temps aux immeubles de bureaux et aux
bâtiments d’enseignement, cette certification concerne les bâtiments
publics, immeubles de bureaux, établissements d’enseignement. Elle définit un
cahier des charges à respecter, élaboré selon trois niveaux de performance : très
performant, performant et règlementaire ou de bonne pratique. Pour bénéficier de
cette certification, certains niveaux sont à atteindre : 3 cibles très performant
dont l’énergie, 4 cibles très performant, 7 cibles où il faut respecter le minimum
règlementaire.
Selon le niveau des exigences du maître d’ouvrage, le profil de l’opération sera différent. Le maître
d’ouvrage doit s’engager à satisfaire 6 des 7 thèmes proposés dont 3 systématiquement : 1, 3 et 7.
Certifications en projet .
• “NF logement démarche HQE®” ;
• “NF MI* démarche HQE®”.
*maison individuelle
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2.3 Le coût global
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La phase de programmation
Elle est décisive pour la réussite de l’opération. Le maître d'ouvrage définit, parmi les 14 cibles,
celles qui retiennent sa priorité, puis, fixe les niveaux d'exigences compatibles avec les objectifs
environnementaux et les budgets prévus. Il est souvent aidé par un Assistant à Maître d'Ouvrage
(AMO).
Le choix de l’équipe de conception.
Le maître d'ouvrage définit à ce stade les niveaux d'objectifs et de contraintes pour
chacune des cibles environnementales retenues. Les appels d'offres sont générale-
ment établis "sur performances".
L'Avant Projet Sommaire (APS).
Dans cette phase, sont déterminés le mode de fonctionnement du bâtiment, les
matériaux et équipements et les niveaux de prestations. Concepteurs, architectes et
bureaux d'études travaillent ensemble pour optimiser les approches architecturales
et techniques. Les choix des matériaux et matériels se font au regard de leur impact
sur l'environnement, le confort et la santé des occupants, durant tout le cycle de vie
(fabrication, transport, pose, utilisation, déconstruction). Ces choix seront finalisés
dans l’Avant Projet Détaillé (APD).
Le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE).
L’implication des entreprises dans la démarche est un facteur fondamental de réussite pour respec-
ter le cahier des charges, réduire les nuisances du chantier, adopter de nouvelles méthodes de tra-
vail, mettre en œuvre des matériaux ou des matériels innovants.Ces critères sont à
intégrer dans le choix des entreprises.
Au niveau national
• les organismes institutionnels
- le ministère de l’Écologie et du Développement Durable ;
- le Plan urbanisme construction et architecture (PUCA) : appels à projets pour des réalisations
exemplaires, mise à disposition d’études et de documentation sur la HQE ;
- le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), associé aux études du PUCA : problématiques
techniques de la HQE et méthodologie d'évaluation ;
- l'ADEME, partenaire actif dans les démarches de qualité environnementale : accompagnement des études,
aide à la réalisation de certains projets et actions d’économie d’énergie.
• Des associations ressources
- l’association HQE : structure de réflexion, d'actions et de promotion en faveur de la démarche HQE® ;
- l’ICEB, Institut des Conseillers Environnement pour le Bâtiment : lieu ressource de compétences.
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Paroles
d’acteurs
Entre rêve et réalité
“Les services de Rennes Métropole sont actuellement installés sur cinq sites, fortement consommateurs d’énergie.
Ils rejoindront, fin 2006, le nouveau bâtiment construit sur la ZAC Clemenceau à Rennes. Dès la validation du
programme, en octobre 2000, la construction de l’Hôtel de Rennes Métropole s’inscrivait dans une démarche HQE®.
Les deux cibles choisies prioritairement concernent la gestion de l’énergie et la gestion des déchets ; puis l’entretien
et la maintenance (cible n°7) et le confort hygrothermique (cible n°8). Nous voulions à tout prix éviter l’installation
d’un système de climatisation dans les 400 bureaux et avons travaillé sur l’inertie du bâtiment en tentant, l’été, de
récupérer la fraîcheur de la nuit pour la restituer en journée… comme dans les vieilles maisons.”
Antoine Grangeré, responsable du service bâtiment, Rennes Métropole.
Intégrer la démarche environnementale à l’ensemble des opérations
“Nous sommes au début. Il s’agit d’un choix et d’une demande des élus. Concernant le projet de constructiond’un
nouveau collège dans le secteur nord-ouest, nous avons missionné une assistance à maîtrise d’ouvrage pour intégrer
la haute qualité environnementale. C’est le premier projet du département qui sera ainsi ciblé. Nous comptons sur
la démarche initiée par l’association HQE pour apporter un regard évaluatif et un contrôle, qui nous permette d’avoir
un établissement harmonieux, tant pour l’utilisateur que pour l’environnement, avec une gestion de l’énergie
maîtrisée. L’idée à terme, est de s’approprier la démarche afin de l’intégrer à l’ensemble de nos opérations.”
Guy Jézéquel, responsable du service patrimoine et collèges publics, Conseil général 35.
Pour un développement plus durable et solidaire dans toutes les interventions
“Le développement durable est, pour le Conseil général du Finistère, une préoccupation première. Le dossier est
d’ailleurs directement porté par le président Pierre Maille et intégré, de manière transversale, à tous les domaines
de l’institution. 17 axes stratégiques ont été déterminés parmi lesquels on pourra retrouver la notion d’HQE. Il est
vrai que le secteur de la construction est le seul où nous trouvions des cibles aussi précises. Nous souhaitons intégrer
les critères d’un développement plus durable et solidaire dans toutes nos interventions.”
Emmanuel Quéré, chef de projet chargé du développement durable, Conseil général 29.
“Nous sensibilisons nos collaborateurs à ce mode opératoire autour de trois projets que les élus viennent de
décider à savoir la construction d’un nouveau centre départemental d’action sociale à Brest, la construction du
nouveau collège de Plabennec, la déconstruction et la reconstruction d’un gymnase d’un collège et la réalisation
d’un pôle sportif départemental, en partenariat avec l’Etat. Tous ces dossiers sont menés dans une démarche
transversale dans le cadre d’un futur agenda 21 qui verra le jour à l’été 2006.”
Patrick De Linage, directeur adjoint, chargé des bâtiments à la Direction des déplacements, des routes,
et des bâtiments, Conseil général du Finistère.
Un mouvement de fond est engagé
“La contrainte budgétaire avec la question du surcoût de la qualité environnementale pose question. Logiquement,
une telle démarche génère un type de logement plus économe en charges de fonctionnement mais on ne tient pas
compte de cette donne dans l’élaboration du prix du loyer. C’est donc l’organisme seul qui supporte le coût de
l’investissement. Malgré tout, le développement durable commence à intéresser certains organismes HLM et un
mouvement de fond s’est engagé. C’est une dimension qui s’intègre progressivement dans la réflexion sur les projets.”
Annie Bras Denis, directrice de l’ARO Habitat Bretagne (anciennement ARO HLM).
Toutes les cibles HQE sont des évidences !
“La Communauté de communes de Lamballe entreprend la rénovation des bâtiments du haras pour y installer son
siège social dans l’esprit d’une démarche de qualité environnementale. Nous allons lancé une consultation pour
missionner un programmiste à qui nous confierons la mission de nous assister dans la définition des cibles HQE
que les élus pourront ensuite retenir. La démarche devrait normalement être intégrée à tout projet car toutes les
cibles paraissent être des évidences.”
Jérôme Denis, directeur Communauté de communes Lamballe.
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3.2 Du point de vue de la maîtrise d’œuvre
(architectes et bureaux d’études)
Dans les différentes phases du projet
architectural, de sa conception à sa réa-
lisation, le maître d’œuvre accompagne
le maître d’ouvrage et les différents Les enseignements de la qualité environnementale
intervenants pour intégrer la réflexion sont au cœur des fondements même du métier
dans une dimension de qualité environ- d’architecte. La démarche HQE® vient les valoriser,
nementale et apporter les outils néces- favorisant la compréhension de l’utilité d’un avant-
saires à sa mise en œuvre. projet, développant la volonté du maître d’ouvrage
sur l’usage futur du bâtiment, les conditions de faisabilité, l’exploitation des ressources
naturelles et leurs répercussions sur l’environnement.
Conception
La conception d’un bâtiment est une phase essentielle : c’est en
effet à ce stade que va prendre forme, à partir d’une première
esquisse, le programme, et que vont se matérialiser les objectifs et
priorités du maître d’ouvrage. C’est également une phase complexe
qui nécessite une approche globale pour aboutir à un projet
cohérent : les critères environnementaux, qu’ils soient climatiques,
énergétiques, sanitaires, les critères de confort, d’entretien… doivent
s’intégrer aux aspects architecturaux, techniques, économiques, à la
fonctionnalité, à l’accessibilité, à la sécurité…
C’est enfin une phase qui se doit de privilégier concertation et
complémentarité entre les différents acteurs du projet.
Apports gratuits
Certaines techniques sont relativement simples à mettre en œuvre et peu coûteuses, efficaces en
termes de retour sur investissement comme, par exemple, la gestion des apports gratuits. Il faut
avant tout penser à la bonne orientation du bâtiment, au bon dimensionnement des ouvertures sur
les bonnes façades. Il faut essayer de capter les calories mais aussi, tenter d’en rejeter le moins pos-
sible. En termes d’éclairage, il convient de privilégier des modes d’éclairage naturels qui permettent
d’autant de réduire l’apport d’énergie. La récupération d’eau de pluie peut être envisagée pour l’ali-
mentation de certains équipements.
Construction
Il s’agit de réaliser l’ouvrage pensé avec la volonté de la maîtrise d’ouvrage et conçu par la
maîtrise d’œuvre. Les entreprises doivent être compétentes pour répondre aux critères de la
qualité environnementale. Parfois, elles doivent se former en cours du chantier. La démarche
implique un nouveau type de savoir-faire, parfois une modification de certains métiers et une
approche beaucoup plus technique. Une chose est sûre : il faut changer ses habitudes…
G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E 21
Paroles d’acteurs
“Les architectes sont, dans leur grande majorité, déjà très sensibles à la prise en compte de
l’environnement mais beaucoup reste à inventer pour une réelle mise en application au quotidien. Il est important
que les architectes intègrent le plus rapidement possible ces notions pour qu’elles fassent partie des projets et ne
soient plus perçues comme des éléments qui se juxtaposeraient ou se superposeraient à l’architecture. Il n’est pas
concevable qu’il y ait à terme, deux architectures, l’une respectueuse de l’environnement, l’autre traditionnelle. La
démarche des architectes s’inscrit dans une logique d’innovation et d’apport créatif continus. Les architectes ont
signé en juin 2005 une charte d’engagement en faveur d’un développement durable. ”
Olivier Jean, président de l’Ordre des architectes de Bretagne et Georges Billot, représentant de l’ordre
à Envirobat et à la Maison de l’architecture de Bretagne.
“Je suis un peu critique. Aujourd’hui, tout est HQE, cette notion perd de son sens. Derrière la HQE, on retrouve tous
les lobbies habituels, beaucoup d’aberrations et une bonne dose de mauvaise foi. Par conséquent, nous travaillons
avec nos propres convictions. Nous abordons le sujet de façon globale, optimisation thermique, matériaux les plus
sains possibles pour une meilleure protection de la santé des usagers, économies d’énergie, d’eau,… nous travaillons
en partenariat avec les maîtres d’ouvrage en étant libre de toute école ou point de vue.”
Patrice Liard, Architecte “travailler dans la durabilité, libre de toute école”.
“Dans tous les cas, la démarche de qualité environnementale dans un projet architectural reste avant tout une
volonté, et une volonté seule, de la maîtrise d’ouvrage.”
Félix Florio, ingénieur-conseil indépendant, secrétaire national de l’ICEB, Institut pour la conception
environnementale du bâti.
“A mes clients, je parle de logique, d'environnement, de
devenir... De par notre métier, nous sommes très impliqués Les déchets de chantiers de bâtiment
dans ce qui se transforme : la valorisation des déchets, la Trois catégories de déchets de chantier sont identifiées ; à chacune
problématique environnementale... Ce sont des principes que d’elle convient un type d’élimination ou de valorisation spécifique :
j’ai très vite intégrés dans mon métier… avant tout une intime
conviction, une exigence au quotidien, en rien une opportunité Déchets dangereux : 5 % Emballages : 1 %
ou une mode. Je regrette que ces préoccupations soient (DD régis par le décret n°2002- Depuis septembre 1995, les
devenues des produits commerciaux, une étiquette, parfois 540 du 18 avril 2002) : emballages doivent être valorisés
même une façade ou un label marketing. Pour développer sauf si la production est infé-
cette démarche, il convient désormais de travailler à la rieure à 1100 litres par semaine
réduction des coûts.” et si les déchets sont collectés
Boris Carlach, architecte. par le service public de collecte.
22 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
3.3 Du point de vue
de l’entreprise
G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E 23
3.4 Du point de vue de l’aménageur
Un projet de qualité ne peut se concevoir en dehors de son contexte, qu’il soit urbain ou plus
rural. C’est pourquoi, afin de faciliter la mise en œuvre de démarche HQE® pour les futures
constructions, il est primordial d’intégrer la réflexion environnementale le plus en amont
possible, dès la définition des opérations d’aménagement.
Des démarches méthodologiques ont été conçues pour envisager un projet de qualité
environnementale lié à l’urbanisme opérationnel, à l’échelle d’un lotissement ou d’une ZAC
ne posant pas de problème de maîtrise foncière. Elles proposent des outils à l’usage
des aménageurs, publics ou privés et des collectivités territoriales, à la charnière entre les
démarches existantes à l’échelle du territoire et la démarche HQE® à l’échelle du bâtiment.
Elles intègrent l’approche environnementale de l’urbanisme préconisée par l’ADEME.
L’aménageur n’hésitera pas à solliciter un bureau d’étude ou expert qui l’ac-
compagnera dans l’élaboration du cahier des charges, le choix des
cibles prioritaires et optionnelles ainsi que dans la
constitution d’un réseau de partenaires.
Paroles d’acteurs
“Nous avons élaboré une méthodologie en vue d’une démarche de qualité
pour intégrer un site dans son territoire environnant, influer sur la qualité de
l’aménagement proprement dit, faciliter la qualité attendue des bâtiments à
construire, anticiper les besoins des générations futures.”
Gwenaëlle Carfantan, Cabinet Setur.
“Il faut dans un projet, savoir rester modeste, observer ce qui se fait chez
nos voisins européens, dans les diverses régions de France, se focaliser sur
deux ou trois cibles, ceux avec lesquels on est le plus à l’aise, sans générer
forcément des surcoûts difficiles à absorber. Avoir une démarche globale
cohérente.”
Philippe Clément, SEMAEB, société d’économie mixte pour l’aména-
gement, l’équipement de la Bretagne.
“L’Ecole Nicolas Hulot, construite aux abords du parc animalier et botanique
de Branféré au Guerno (56) se devait d’afficher sa cohérence entre le
bâtiment et la finalité de son projet pédagogique. Il s'agissait d'établir une
réelle cohérence entre l'équipement, les matériaux et la pédagogie de cette
Ecole, illustrant ainsi de manière concrète la notion de développement
durable. Dans une perspective de lutte contre l’exclusion, nous voulions aussi
que le bâtiment soit accessible aux personnes handicapées. Plus on réfléchit
en amont, mieux c’est pour le déroulement du programme de construction.”
Florence De Monclin, conseillère pédagogique à la Fondation Nicolas
Hulot.
24 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
3.5 Du point de vue de l’usager
La mise en service du bâtiment comporte la définition de la politique d'entretien à mettre
en place et la communication avec les utilisateurs du bâtiment. Elle doit valoriser la
démarche suivie et les choix effectués et inciter les occupants à s'inscrire dans la même
logique au cours de leur utilisation du bâtiment : économies d'énergie, tri des déchets…
Après la livraison du bâtiment, vient le temps de l’aménagement : mobiliers, luminaires,
bureautique, équipements de cuisines, électroménager… Un architecte d’intérieur, qui
peut aussi être l’architecte du projet, se révèle à ce stade, une aide précieuse. Il convient
de poursuivre les efforts produits dans la conception du bâtiment au-delà de sa livraison
et traduire dans les choix les préoccupations d’économies d’énergie et d’eau, le maintien
du confort et de la santé. Les principaux critères environnementaux de sélection
concernent :
• une économie de matières premières et d’énergie,
la limitation des risques sur l’environnement en
fabrication,
• la limitation et la valorisation des emballages,
Paroles d’acteurs
• la limitation des consommations (énergie, eau, “Il n’est pas certain que les habitants se rendent compte
immédiatement qu’ils occupent un logement conçu dans le
autres consommables),
respect d’une démarche environnementale. Nous comptons
• la dangerosité des consommables, pourtant sur une économie de 20 à 30 % d'énergie pour les
• la quantité et la qualité des éventuels rejets, locataires. En revanche, ce que nous savons, c'est que cette
• la facilité d’entretien, la faible consommation de démarche peut nous faire venir des clients. Notre équipe de 26
produits d’entretien, personnes, qui travaille au siège, conçu dans le souci de cette
politique, éprouve du plaisir et estime avoir gagné en confort.”
• la limitation des risques santé et environnement en Georges Bellour, directeur Hennebont Blavet habitat.
fonctionnement,
“La rénovation du siège de la Chambre de Commerce et
• la durée de vie,
d’Industrie de Brest a été le premier chantier tertiaire du
• la recyclabilité et la valorisation des composants en Finistère à être conduit dans le cadre d'une démarche HQE®.
fin de vie. Nous avions alors le souci d'exemplarité du chantier. Cette
démarche nous a obligés à être encore plus vigilants, à nous
poser des questions en termes d'esthétique, d'harmonie du
bâtiment, au niveau du choix des procédés de construction, des
choix techniques.”
Michel Kerdoncuff, Direction des ressources humaines
et administration, Chambre de commerce et d’industrie
de Brest.
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4 La Bretagne :
l’histoire de 4 projets
Fiche de présentation
Maître d’ouvrage : Communauté de communes
du Kreiz-Breizh
Assistance à la
maîtrise d’ouvrage : Agence locale de l’énergie
du Centre-Ouest (Alecob)
Maîtrise d’œuvre : Atelier d’architecture Carlach
et Bureau d’études Armor Ingénierie
Partenaire : Club de canoë du Kreiz-Breizh
Caractéristiques
Dans le cadre du développement de la randonnée et pour
favoriser l'exercice des activités nautiques sur le canal de
Nantes à Brest, la Communauté de communes du Kreiz Breizh a
décidé d'assurer la maîtrise d'ouvrage de la construction d'une
base nautique au lieu dit de Créharer sur la Commune de Glomel
sur un terrain isolé et boisé, au bord de l’écluse de Brest.
26 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
Double vitrage à faible Circulation à l’extérieur sous auvent Récupération des eaux de pluie :
émissivité Bardage bois d’essence locale Double réseau et rinçage des bateaux
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Principales cibles abordées
Cible 2 Choix intégré des produits et procédés de construction
• Le maître d’ouvrage souhaite que soient utilisés des matériaux sains et non nuisibles
pour la santé ainsi qu’une essence locale pour le bois. Le bâtiment a été réalisé avec
du mono mur (80 %) bio brique, une ossature bois et bardage sur une façade en
Douglas. L’isolation a été réalisée avec de la laine de chanvre et de la cellulose pour les
murs en parpaing, de la laine minérale et de la cellulose pour la toiture.
Cible 4 Gestion de l’énergie
• Choix d'équipements favorisant la maîtrise de la demande en électricité, conception bioclimatique,
utilisation optimale de l'éclairage naturel, utilisation des énergies renouvelables,
• éclairage des espaces extérieurs (cheminements) par lampes photovoltaïques autonomes,
• chauffage et eau chaude sanitaire solaire avec appoint gaz (18 m2 de capteurs pour 85 % des
besoins énergétiques),
• plancher chauffant, basse température, pour l'ensemble de la partie chauffée,
• VMC simple flux pour l'ensemble des locaux chauffés hors séchoir,
• ventilation naturelle pour le séchage des bateaux dans le hangar,
• eau chaude sanitaire avec 18 m2 de panneaux solaires pour 85 % environ des besoins
énergétiques avec appoint.
Cible 5 Gestion de l’eau
• Des réducteurs de débit et des robinets à temporisation,
• une récupération des eaux de pluie destinée au nettoyage des bateaux,
• un suivi des consommations hydriques sur 5 ans.
Cible 6 Gestion des déchets d’activité
• Volonté de trier les déchets en vue d’une valorisation et en adéquation avec ce qui est
réalisé sur la commune.
Ont également été retenues les cibles 1 (relation harmonieuse du bâtiment dans son
environnement immédiat), 3 (chantier à faibles nuisances), 8 (confort hygrothermique),
11 (confort olfactif).
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4.2 En Finistère
La Chambre de
Fiche de présentation
commerce et Maître d’ouvrage : CCI de Brest
d’industrie de Brest AMO-HQE : Cabinet YK Conseil
Maîtrise d’œuvre : Guy FAUVET architecte
Bureau d’étude : SOBRETEC
Partenaire : ADEME
Coût investissement HQE : 7 %
Surface du bâtiment : 3 000 m2
Caractéristiques
Le bâtiment, construit en 1982, n’avait nécessité que de légers
travaux de maintenance. Le souhait du maître d’ouvrage était
donc de disposer d’un bâtiment présentant les mêmes qualités
de résistance et de durabilité. La CCI désirait posséder un
bâtiment exemplaire sans pour autant servir de prototype pour
l’essai de matériaux innovants. L’implication des entreprises
sur ce chantier a été déterminante.
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Réutilisation des matériaux issus
de la déconstruction
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Principales cibles abordées
Cible 1 Relation harmonieuse du bâtiment dans son
environnement immédiat
• Parking enterré de 60 places,
• aménagement paysager en continuité avec les espaces verts
avoisinants,
• construction d’un mur donnant sur la rue à partir des pierres
issues de la déconstruction.
Cible 2 Choix intégré des produits et procédés de
construction
• Utilisation du bois : terrasse en pin des Landes massif, boiseries
intérieures en plaquage poirier, 30 % des sols des galeries de
circulation en Merbeau (bois exotique),
• exploitation de la ressource locale : mur en granit sur un pan de rue,
• réutilisation des pierres de l’ancien mur ainsi que de certaines
boiseries.
Cible 3 Chantier à faible nuisance
• Tri du bois, béton, acier et des matériaux de démolition puis envoi
dans les centres de traitement,
• utilisation de compresseur insonorisé, marteaux piqueurs électriques,
• aménagement des horaires de bureau pour une démolition en dehors
des horaires de bureau,
• béton fabriqué hors site et utilisation de certains éléments
préfabriqués pour réduire les nuisances,
• lavage des roues de camions en sortie de chantier.
Cible 9 Confort acoustique
• Extension du bâtiment ouvert vers l'intérieur pour réduire les impacts
de la rue (gare SNCF, gare routière, trafic),
• traitement contre le bruit extérieur avec un vitrage, côté rue, au facteur
acoustique plus important et des murs en béton suffisamment épais,
• isolation et résonance traitées pour le traitement du bruit intérieur.
Ont également été retenues les cibles 4 (gestion de l’énergie),
7 (entretien et maintenance), 10 (confort visuel).
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4.3 En Ille-et-Vilaine
Caractéristiques
Il s’agit ici d’un projet ambitieux constitué de 42 logements, du
T2 au T4, construits pour assurer le confort des futurs usagers.
La quasi-totalité des cibles a été abordée. Il s’agissait pour les
architectes de construire des logements de qualité tant au
niveau du confort que de la santé des futurs habitants.
Mise en service : 1er bâtiment : avril 2005 ; 2e bâtiment :
juillet 2005.
32 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
Etudes des déssertes extérieures
Création future d’un jardin
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Niveau d’ensoleillement réfléchi
Implantation d’un parking sous-terrain
34 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
4.4 En Morbihan
Caractéristiques
Située en plein cœur du Morbihan, dans le parc animalier et botanique de
Branféré, l’école Nicolas Hulot a été conçue selon une démarche écologique,
en visant les cibles HQE. Ce choix répond à la volonté des partenaires
engagés : faire de ce bâtiment un lieu de découverte et d'apprentissage
complet où les bâtiments eux-mêmes deviennent des outils pédagogiques.
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Les bâtiments sont dotés de capteurs solaires
pour la production d’eau chaude sanitaire
Le système de circulation de l’école lui confère Le projet s’inscrit dans une démarche à visée
un caractère ludique pédagogique, ici on inculque la notion de tri sélectif
36 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
Principales cibles abordées
Cible 1 Relation harmonieuse du bâtiment
dans son environnement immédiat
• Un bâtiment semi enterré et la présence de panneaux
de bois offrent une meilleure harmonie entre la partie
émergeante et le paysage.
Cible 4 Gestion de l’énergie
• Chauffage par géothermie grâce à une pompe à chaleur sur
eau permettant 70 % d’économie d’énergie,
• capteurs solaires thermiques (66 m2) pour production d’eau
chaude sanitaire,
• gestion technique centralisée interrogeable à distance,
• utilisation d’une VMC double flux avec récupération de
chaleur : 60 % des calories réutilisées.
Cible 5 Gestion de l’eau
• Réservoir de stockage d’eaux pluviales de 27.1m3 pour
la réutilisation en eau de chasse dans les sanitaires.
Cible 6 Gestion des déchets d’activité
• Vigilance permanente de l’équipe sur un chantier proche
d’animaux,
• mise en place de bennes pour le tri sélectif.
Bâtiment semi-enterré
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Agence qualité construction
www.qualiteconstruction.com
Association HQE
4, avenue du Recteur Poincaré - 75016 Paris
Tél. 01 40 47 02 82 - fax 01 40 47 04 88
www.assohqe.org
Gouvernement
Historique du développement durable
www.legifrance.gouv.fr
Qualitel/Cerqual
136, bd St-Germain - 75006 Paris
Tél. 01 42 34 53 29
www.qualitel.org
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Glossaire
ADEME Agence de l’environnement EPCI Établissement public de coopération
et de la maîtrise de l’énergie intercommunale
ACT Assistance aux contrats des travaux ETN Enquête de technique nouvelle
ACV Analyse du cycle de vie FFB Fédération française du bâtiment
AFE Association française de l’éclairage
FNCAUE Fédération Nationale des Conseils en
AIMCC Association des industries de produits
Architecture, Urbanisme et Environnement
de construction
AMO Assistance à la maîtrise d’ouvrage FRB Fédération régionale du bâtiment de Bretagne
AOR Assistance aux opérations de réception GDF Gaz de France
APD Avant-projet définitif HQE Haute qualité environnementale
APS Avant-projet sommaire HPE Haute performance énergétique
ARENE Agence régionale de l’environnement
ICEB Institut pour la conception environnementale
et des nouvelles énergies Ile-de-France
du bâti
ATEC Avis technique
MEDD Ministère de l’écologie
ATEQUE Atelier technique pour l’évaluation
de la qualité environnementale et du développement durable
ATEX Appréciation technique d’expérimentation MIQCP Mission interministérielle pour la qualité
BE Bureau d’études des constructions publiques
CCTP Cahier des clauses techniques particulières MO Maîtrise d’œuvre
C2P Commission Prévention Produits MOP Maîtrise d’ouvrage publique
de l’Agence Qualité Construction
NF Norme française
CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment
NRA Nouvelle réglementation acoustique
DCE Dossier de consultation des entreprises
DD Déchets dangereux Observ'ER Observatoire des Energies Renouvelables
DDASS Direction départementale des affaires OPC Ordonnancement pilotage coordination
sanitaires et sociales PADD Projet d’aménagement
DET Direction de l’exécution des travaux et de développement durable
DGUHC Direction générale de l’urbanisme,
PCA Plan construction architecture
de l’habitat et de la construction
(ministère de l’équipement) PNUE Programme des Nations Unies
DI Déchets inertes pour l’environnement
DIB Déchets non dangereux et non inertes PLU Plan local d’urbanisme
ou déchets industriels banals PUCA Plan urbanisme construction architecture
DIS Déchets industriels spéciaux
QEB Qualité environnementale des bâtiments
DIUO Dossier d’intervention ultérieure sur l’ouvrage
REX HQE Réalisation expérimentale à haute qualité
DO Dommages ouvrage
environnementale
DOE Dossier des ouvrages exécutés
SEMAEB Société d’économie mixte pour
DTQD Déchets toxiques en quantité dispersée
DTU Documents techniques unifiés l’aménagement, l’équipement de la Bretagne
ECS eau chaude sanitaire SOCABAT Société de conseil et d’assistance pour
EDF Electricité de France l’assurance du bâtiment et des travaux publics
EnR Energies renouvelables SNAL Syndicat national des aménageurs lotisseurs
48 G U I D E P O U R L A Q U A L I T É E N V I R O N N E M E N TA L E D A N S L A C O N S T R U C T I O N E N B R E TA G N E
Membres fondateurs :
Avec les soutiens financiers de :
PYGMALION - Tél. 02 99 35 05 52
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D E L’ I D É E À L’ U S A G E
DANS LA CONSTRUCTION EN BRETAGNE
POUR LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE
Guide