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Aperçu historique
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la
production – 1
Jusqu’au XVIe siècle: production essentiellement
artisanale et familiale
En agriculture: servage + production pour
autoconsommation + exploitation communale des
terres communes
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la production – 2
Entre le XVIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle:
Organisation de la production artisanale par les marchands (en
vue du commerce international)
Unités de production familiales, propriétaires des outils de
production; lieu de production: la maison de famille
Le marchand fournit la matière première et achète la production
(pour la revendre)
Le contrôle sur la production est fait par le producteur (homme)
Les femmes produisent pour leur mari
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la production
–3
Entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et 1870:
La production se fait en atelier: le bâtiment et les moyens
de production appartiennent au capitaliste
Mécanisation de la production (découverte du moteur à
vapeur, ensuite de l’électricité)
Croissance progressive de la taille des unité de production
Propriété familiale (familles détentrices de capital)
Début de la standardisation de la production
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la
production – 3
Division du travail:
• Avant, chaque travailleur produisait un produit de A à Z
• Avec la division du travail on découpe le processus de
production d’un produit en phases, et chaque
travailleur ne s’occupe que d’une seule phase
(augmentation radicale de la productivité)
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la
production – 4
Fin XIXe siècle – début des années 1970:
Création de la SA
Création et expansion des multinationales
Unités de production énormes
Production standardisée de masse
Fordisme + Keynésisme
Organisation scientifique du travail (Taylorisme)
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la production –
5
Années 1970 – années 2000
Diminution drastique de la taille des unités de production
Dé-standardisation de la production; niches de marché
Transnationalisation des chaînes de production (logistique)
et de propriété
Limitation des coûts fixes (travail, stocks) – capacité de
réponse « just-in-time » à la demande sur le marché
Organisation de la production à « flux tendu »
Étapes dans l’évolution de l’organisation de la
production – 6
Années 2000 – 20??
Unité de production = plateforme numérique
Les données deviennent une nouvelle matière
première
Travail organisé et contrôlé via des dispositifs
numériques
Retour à des formes d’emploi d’avant XXe siècle
(faux indépendants, travail à façon, …)
Partie II
En enterprise et en administration
L’organisation scientifique du travail
Division du travail poussée à l’extrême
Le processus de travail est subdivisé en tâches
parcellaires pour lesquelles on définit les gestes, l’ordre
des mouvements, les outils à employer, les temps
accordés
Répétitivité, pas de créativité, tout est préétabli
Déconnexion travailleur-travail
Travailleur = machine
L’organisation scientifique du travail
Production Consommation
de masse de masse
Flux tendu
Pressé
(par le client)
Les flux doivent circuler en permanence
Et être accessibles à n’importe quel moment et à
quel endroit
Donc
Tous les systèmes – production, archivage,
traitement des informations – exigent
l’organisation du flux tendu
Les salariés (d’exécution et les cadres) doivent se
sentir responsables de la continuité du flux
La rupture du flux a des effets (négatifs)
• En amont (engorgement)
• En aval (inactivité des salariés)
La suppression des encours fragilise volontairement le
processus de production de biens et de services
L’absence d’encours fait que toute panne, tout défaut
(même momentané) pénalise le système en amont et
en aval
On parle de
Flux tendu à main d’œuvre réduite
Avec l’introduction du flux tendu, qui contient en soi sa propre
fragilisation due à l’absence imposée d’encours, on crée une
organisation de la production qui oblige le salarié à se
responsabiliser par rapport à la continuité du flux.
Le salarié est obligé en permanence de prévenir toute rupture du
flux et, le cas échéant, de tout faire pour rattraper une éventuelle
rupture
On parle d’implication contrainte des salariés: c’est l’organisation
de la production qui contraint le salarié, plus besoin d’un petit
chef qui contrôle et oblige le salarié à tenir un rythme, à faire
attention.
Il y a moins de nécessité d’un encadrement de proximité des
travailleurs
Le flux fragilisé doit néanmoins être économiquement
viable. Cela signifie que
• Les pannes sont un fléau
• La mauvaise qualité bloque la production en aval
• Il est nécessaire d’inventer des processus de changement
rapide d’outillage
• L’amélioration de la fiabilité du système productif
devient une préoccupation permanente et est élevée à
principe du management
Organisation du travail en groupes
La participation de tous les salariés (d’exécution et cadres)
à l’identification, au diagnostic et à la solution des
problèmes devient une règle: introduction de
• Cercles de qualité / groupes de progrès
• Boîtes à suggestions
Ceci fait converger les préoccupations et les intérêts sur la
préservation de la continuité du flux tendu (et tout le
monde se retrouve à partager les mêmes objectifs qui sont
ceux fixés par l’entreprise
À remarquer la puissance de l’innovation du flux tendu: les
contraintes sont intrinsèques au processus de production,
on obtient l’objectif qui dans le passé était poursuivi par la
force de l’autorité et la menace du licenciement
Deux autres résultats que l’on obtient sans effort sont:
1.La socialisation des connaissances privées
2.La transparence des activités en présence du
management
Le rapport
1 personnes ↔ 1 machine (ou 1 dossier)
devient
1 groupe de personnes ↔ 1 segment de production (ou
1 ensemble de dossiers)
Systèmes de sanctions (positives ou négatives): points
de non-qualité; primes individuelles de qualité, …
Travail de groupe: système qui organise la pression des
pairs sur les pairs et développe l’autodiscipline de
groupe
Coordonnateur (ou moniteur) du groupe
• Veille au bon déroulement des opérations
• Gère absences et RTT
• Organise plans de formation
• Remplace absents
Pas de pouvoir hiérarchique (doit convaincre)
Passage de
L’équipe fordienne, dirigée par un chef qui
prescrive et contrôle les tâches
à
Travail en groupe, plus ou moins auto-organisé (en
fonction des exigences du flux tendu), avec un pair
qui coordonne
Évaluation individuelle
Évaluation porte sur
1.Le travail: résultats en termes de production et de
conformité avec les objectifs
2.Le comportement: coopération/disponibilité;
esprit d’initiative; responsabilité
La fonction de l’évaluation est l’incorporation des
valeurs de la subordination et de la soumission à
l’employeur, pas la sanction (positive ou négative)
des salariés
Par l’évaluation individuelle des comportements les
salariés sont conduits à adopter les objectifs
managériaux comme s’il s’agissait des leurs