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Faculté de médecine de Annaba

Laboratoire de toxicologie CHU IBN-SINA


Cours de 3e année résidanat toxicologie
2015-2016
KOULOUGHLI Khaoula

TOXICOLOGIE DU MERCURE
Plan
Introduction ;
I. Composés et propriétés physicochimiques ;
II. Utilisations ;
III. Etiologies des intoxications ;
IV. Toxicocinétique ;
V. Mécanisme d’action toxique ;
VI. Symptomatologie ;
IX. Analyse toxicologique ;
X. Prévention ;
Conclusion.
Introduction
Le mercure est un métal blanc argenté, brillant, très
dense et très mobile.
C’est le seul métal liquide à température ambiante, ce
qui lui a valu son symbole (Hg) du mot grec latinisé
hydrargyrum (argent liquide).

Le mot actuel a été introduit au VIème siècle


planète Mercure ;
Mercure=nom romain du dieu grec Hermès
=protecteur des voyageurs.

Un des dix produits chimiques ou groupes de


produits chimiques extrêmement préoccupants pour
la santé publique.

3
Introduction
1803 à Idrija Slovénie. Connue par ses gisement de mercure.
c'est l'un des seuls endroits au monde où l'on peut trouver le
mercure aussi bien dans sa forme liquide, que dans une forme
de cinabre (sulfure de mercure). Intoxication chez les mineurs.

1810 au bord du navire Triumph, transportait des vessies de


mercure. Leur ouverture accidentelle et les vapeurs de
mercure consécutives causèrent la mort de 3 personnes. 200
autres tombèrent malades.

1997 Karen Watterhahan chimiste Amairicaine, qui étudiait les


effets néfastes des métaux sur la santé, est morte suite à une
intoxication par le méthyl mercure.

4
Introduction
Irak : Plusieurs séries d’intoxication à partir de farines
issues de graines traitées par des organo-mercuriels se
sont produites en Irak en 1956, en 1960 et en 1971-
1972 et au Guatemala.

Le traitement des semences à l'aide de composés


mercuriques est interdit depuis 1982 en Europe de
l'Ouest. le chlorophénylmercure, l'acétate de
phénylmercure, le chlorure de méthylmercure, le
phosphate, d'éthylmercure.

5
Introduction
Minamata 1953 : villageois de la Baie de
Minamata au Japon, suite à la consommation de
poissons et coquillages contaminés au MeHg après
des rejets de déchets d’une usine de production
de formaldéhyde.

La concentration moyenne en mercure total dans


les poissons consommés a été estimée à environ
10 mg/kg de poisson frais.

Le même scénario s’est produit à Niigata le long du


fleuve Agano en 1964-1965.

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Introduction

Les activités d'orpaillage en Guyane française sont à


l'origine d'une double pollution au mercure par :
Rejet de la forme élémentaire du métal (Hg°) utilisée
en tant qu'agent d'amalgamation ;

Erosion des sols très anciens du Bassin amazonien,


naturellement riches en mercure inorganique (HgII).
Deux voies d'expositions sont observées :
professionnelle, alimentaire (poissons).

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Introduction
Connu pour son sang-froid et sa grande patience, pouvait être
sujet à de grands coups de rage.
Selon l’étude du Dr Norbert Hirschhorn, la « pilule bleue »,
médication antidépressive très répandue au XIXème siècle,
L’analyse montré qu’elle contenait une dose importante de
mercure.
Un empoisonnement au mercure pourrait expliquer les
symptômes dont souffrait Abraham Lincoln, comme les
insomnies, les tremblements et les accès de colère.

Mad as a hatter !
Le chapelier fou

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Introduction Origine

* Naturelle :
Hg: élément présent dans la nature (air/eau/ sols).
Il existe à l'état natif/ mais principalement obtenu par grillage du
cinabre (HgS): sulfure rouge.
L’érosion des sols et roches mercurifères, les activités volcaniques et
les feux de forêts constituent des sources naturelles d’émission de
mercure.
Les formes naturelles les plus abondantes : Hg°,HgS, HgCl2, MeHg.

Principaux pays producteurs : Italie/ Russie/ Japon /Algérie/


Mexique/Espagne.

* Industrielle :

Production/ traitement des déchets industriels et domestiques.

Dans le corp humain, il est présent comme élément-trace dans


le corps humain vierge de toute pollution (il n’est pas un élément
essentiel).
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I. Composés et propriétés physicochimiques
Volatil à T° et à pression ambiante.
Les vapeurs sont incolores, inodores.
Très faiblement
Dérivés alkyléshydrosoluble
: ;
Peuplus
Les liposoluble ;
volatils,
La perte
plus de doublet
stables en électronique donne lieu à deux formes oxydées
(Hg+, Hg++)
milieu ;
biologique.
Forte capacité: à se combiner avec d’autres métaux pour
*monoalkylés
former des amalgamesDérivés
Méthylmercure
(cation) : alkoxyalkylés
B) composés mercureux
Dérivés arylés
Poudre
A) composés
ou cristaux blanc, sauf HgS rouge, virant vers le noire
Volatils ; R associe un
Hg+.dérivé ex :
aprèsmercurique
exposition àHg++.
la lumière.
Hydro et liposoluble. d’alcool primaire.
Se trouve dans les sels
diphenylmercure.
Non volatils
Oxyde : HgCl2 suffisamment
mercurique volatil telque
dimériques pour se : trouver à
*Dialkylés : Ex : chlorure de En général moins
(HgO),
l’état chlorure (HgCl2),
gazeux dans l’atmosphère.Chlorure mercureux Hg2Cl2
Diméthylmercure methoxyMeHg. dangereux.
Insolubles
iodure dans
(HgI2), l’eau sauf les sels
sulfate mercuriques
(calomel).
Volatils et très
Insolublesulfure
(HgSO4), dans les
(HgSlipides
: / sauf non
HgCl2, liposoluble => plus
volatils/insolubles dans
toxiques ;
toxique. dans H2O).
insoluble l'eau et les lipides.
Insoluble dans l'eau;
Totalement
liposoluble.
II. Utilisations

1- Industrie électrique : constituant des piles, de lampes, de redresseurs


de courant ou de minuterie (Hg°), composants de piles sèches ou
électrolytes pour accumulateurs (Hg inorg).

2- Industrie chimique : électrolyse de chlore (eau de javel) et de soude


caustique (Hg°), catalyseur en synthèse organique (pour la production
de vinyle monomère), agent d’électrolyse (Hg inorg).

3- fabrication des appareil de mesure : baromètres, manomètres,


densimètres, aéromètres, pompes à mercure, thermomètres: La
fabrication des thermomètres médicaux à mercure a cessé en France en
1999 du fait des dispositions réglementaires interdisant la mise sur le
marché de ce type de thermomètres) (Hg°).
II. Utilisations

4- préparation d’amalgames : notamment dentaires, à la réalisation de


miroir ou de dorure, et à la récupération de métaux précieux (Hg°).

5. Fabrication de différents composés du mercure et la préparation de


dérivés organo-mercuriels (Hg inorg).

6. Pigments : dans les poudres détonantes des feux d’artifice (inorg).

7. Antiseptiques ou dans les crèmes et savons anti-acnéiques ou éclaircissants


cutanés.
La réglementation européenne et américaine interdit la présence de mercure dans
les produits cosmétiques, à par certaines préparations dont le taux est limité
(inorg).
II. Utilisations

8. antifongique (org) dans le papier et les peintures latex, comme


algicide et insecticide.
Antiseptique et dans les vaccins (thiomersal).

L’utilisation des composés organo-mercuriels pour les enrobages de


semence et leur emploi dans la fabrication des peintures où ils
jouaient un rôle fongicide sont interdits en Europe depuis le début
des années 90.
III. Le cycle du mercure
III. Etiologies des intoxications

Concerne le personnel travaillant dans


une activités industrielles où le mercure
est utilisé (industrie chimique,
électrique, orpaillage, etc.).
Les circonstances de l’expositions varient
en fonction de l’utilisation du mercure et
de ses dérivés.

N° 2 tableau des Maladies professionnelles causées par le mercure et ses


composés. Date de création : loi du 25 octobre 1919
15
III. Etiologies des intoxications
Alimentaire

La consommation de poissons et de mammifères marins


A l’heure représente
contaminés actuelle, illaexiste un risque
principale sourced’intoxication des
d’exposition humaine
aupopulations
MeHg. fortement consommatrices de poisson, comme
dans
Plus un les Iles Féroé,
poisson se situeou s’ilniveau
à un existeélevé
une pollution
de la chaîne alimentaire,
plus il a tendance à avoir
environnementale enun taux élevé
mercure de mercure.
inorganique pouvant se
Latransformer
concentrationendeMeHgmercure présent dans
(Orpaillage les poissons varie selon
en Guyane).
l’espèce
+ semenceentre traité.
0,05 et 1,4 mg/kg.

Soins dentaires une source d’exposition jugée comme relativement faible,


généralement inférieur à 5 µg/jour pour le mercure
inorganique.

Cet apport peut être augmenté par la mastication de


chewing-gum et le bruxisme chez les porteurs d’amalgames
16
III. Etiologies des intoxications

Suicidaire Cas d’un ex tireur qui s’est injecté en IV


du Hg° (il utilisait le Hg° pour le
nettoyage du canon de ses armes à feu
personnelles).

Pollution de l’air
Dans l’air ambiant, le mercure se
trouve principalement sous forme
élémentaire et résulte de l’émission du
métal à partir des sources
anthropiques, mais aussi industrielles.
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IV. Toxicocinétique
Les caractéristiques toxicocinétiques : absorption, distribution, élimination
sont extrêmement variables en fonction de la forme sous laquelle se trouve le
métal.

18
IV. Toxicocinétique

19
IV. Toxicocinétique
Hg° Hg++ Hg org

20
IV. Toxicocinétique
Hg° Hg++ Hg org

21
IV. Toxicocinétique
Hg° Hg++ Hg org

T1/2= 60j T1/2= 40j T1/2=70j


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V. Mécanisme d’action toxique
A.Toxicité moléculaire :
1) Action thioloprive ;
2) Stress oxydatif ;
3) Induction de la synthèse des MT et GSH.

B. Toxicité cellulaire :
1) Action sur la membrane ;
2) Action intracellulaire.

C. Toxicité tissulaire :
1) Nephrotoxicité ;
2) Neurotoxicité.
23
V. Mécanisme d’action toxique
Le mercure affecte divers systèmes enzymatiques de la cellule et des
membranes par son action thioloprive, ainsi que les acides
nucléiques. C’est un toxique cumulatif.
A. Toxicité moléculaire :

1) Action thioloprive :
L’activité cytotoxique du mercure (en particulier l’ion mercurique
Hg2+) est liée à sa grande affinité pour le soufre, entraînant le blocage
des fonctions thiol (-S-H) des protéines => Perturbation des fonctions
intra et extra-cellulaires :
Ces effets conduisent à de nombreux dysfonctionnement cellulaires
/mort cellulaire.

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V. Mécanisme d’action toxique

A. Toxicité moléculaire :

2) Stress oxydatif : (MeHg)


Induction de la formation des éléments des oxydants (RLO…)
responsables de l’oxydation des protéines, ADN et lipides => Lésions
tubulaires rénales.
(-) des systèmes de protection cellulaires contre les RL (ex :
glutathion reductase).

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V. Mécanisme d’action toxique

A. Toxicité moléculaire :

3. Induction de la  des Méhallothionéine et gluthation :


Rôle protecteur vis-à-vis du mercure en le séquestrant, tout en
favorisant sa rétention tissulaire, et altération de la structure
cellulaire.
Il semblerait que les tissus appauvris en glutathion soient plus
sensibles à l’action du mercure.

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V. Mécanisme d’action toxique

B. Cytotoxicité :
Le mercure (Hg°, Hg2+, CH3Hg+) peut traverser la membrane cellulaire.

1) Membrane cellulaire :
Liaison aux protéines soufrées : ex protéines membranaires
impliquées dans les transports ioniques (ATPase Na-K, canaux
calciques) ou encore la tubuline et la myéline, ce qui provoque de
graves perturbations dans la conduction de l’influx nerveux.
Oxydation des PL → Lyse de la membrane plasmique.
Altération de l’électronégativité de la membrane et des phénomènes
de tension superficielle.

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V. Mécanisme d’action toxique
B. Cytotoxicité :

2) Intracellulaire :
- Inactivation enzymatique → dysfonctionnement du métabolisme
cellulaire energetique : Action thioloprive + Inhibition des enzymes à
zinc (compétition entre ces deux métaux).
- Inhibition de la synthèse protéique :
• Perturbation des ribosomes ;
• Pénétration dans le RE.
- Altération des membranes intracellulaires :
Lysosome => Libération des enzymes protéolytiques => Nécrose (TCP).
Mitochondrie→↓ATP ( et inhibition de l’entrée du glucose dans la
cellule).

28
V. Mécanisme d’action toxique

29
V. Mécanisme d’action toxique
• Génotoxicité :

Effet clastogène : observés dans des lymphocytes de sujets ayant


ingéré des poissons contaminés par le MeHg : cassure
chromosomique, présence de fragments, chromosome
surnuméraires, absence de centromère.

Perturbation de la synthèse de l’ADN.


(-) des mécanismes de réparation de l’ADN.
La polymérisation des microtubules: action antimitotique effets
« Colchicine Like » avec altération de la formation du fuseau.

La transcritption de l’ADN / diminuer le contenu en ARN des cellules.


Il inhibe la synthèse d'ADN et de protéines.

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V. Mécanisme d’action toxique
C. Toxicité tissulaire (Conséquences lésionnelles)
• Nephrotoxicité (Hg inorganique ++)
• Le tubule proximal est le plus sensible à l’action du Hg et les lésions sont
essentiellement cytotoxiques et surtout par action sur le système
enzymatique :
• Perturbation du système de transport des tubules rénaux : pompe NA+/K+
ATPase, canaux calcique.
• Altération des enzymes mitochondriales tels : la MAO, les cytochromes
oxydases
• Perturbation des PAL

• En plus de l’atteinte tubulaire, les sels mercuriques dans certains cas


d’intoxications professionnelles ou thérapeutiques, sont capables d’entrainer
une glomérulopathie à dépôt d’origine auto-immune :
• Activation polyclonale lym B et T →stimulation de la production d'anticorps
anti-ADNatteintes rénales glomérulaires
V. Mécanisme d’action toxique
Neurotoxicité (Hg organique) :
• Les cellules cibles du MeHg sont les neurones et les astrocytes :
•  [glutamate] extracellulaire (empêchant sa captation et sa
dégradation / action toxique directe sur les neurones)
=> altération de la transmission synaptique et transmembranaire.

• Capacité d'augmenter la perméabilité de canaux chlorure de


récepteurs GABA A dans la racine dorsale qui est associée à une
hyperpolarisation neuronale.
• MéthylHg /chlorure Hg : capacité à augmenter la libération de
neurotransmetteurs ex: Ach/ DA/ NA/ 5HT.

• (-) de la polymérisation des microtubules « effets colchicine Like »


avec altération de la formation du fuseau, souffrance neuronale et
appoptose (in vitro).
Hg° et Hg
VI. Symptomatologie inorg
Manifestations digestives

L’ingestion accidentelle ou volontaire de Hg° n’entraîne pas d’intoxication (très peu


absorbé, peut se compliquer d’une fausse route, inhalation, atteinte pulmonaire).

Les intoxications aiguës par ingestion sont liées à l’ingestion volontaire ou


accidentelle de chlorure mercurique.
Le tableau initial est lié au pouvoir caustique des sels inorganiques dans le
tractus digestif.

• Signes : douleurs abdominales, des vomissements sanglants, voire même des


perforations digestives ont été observés.
• Complication : stomatite, gastroentérite et colite ulcéro-hémorragique.
• Décès : peut survenir sur un état de choc hémodynamique, une défaillance
cardiovasculaire ou une IR aiguë anurique par nécrose tubulaire.

La dose létale par voie oral du HgCl2 et de 1-4g


33
Hg° et Hg
VI. Symptomatologie inorg
Manifestation pulmonaire :
L’intoxication aiguë au Hg° peut être observée suite à l’inhalation de fortes
concentrations de vapeurs Hg produites de façon accidentelle dans une zone
confinée (Devenue exceptionnelle en milieu de travail).
Le tableau est dominé par l’atteinte pulmonaire.

Quelques heures après l’exposition : asthénie, fièvre, céphalées et une myalgie


Une
suivie de signes exposition
d’irritation des de 10mg/m3
voies est considérée
respiratoires, avec une toux et dyspnée.
comme immédiatement dangereuse.
Exposition sévère :Les
œdème
signeaigu du poumon avec une
de pneumopathie atteinte alvéolo-
chimique
interstitielle, pouvant s’accompagner de coliques et de diarrhées.
apparaissent > 1mg/m3
Complication : nécrose tubulaire aiguë.
Décès : lors d’un état de choc ou d’une détresse respiratoire aiguë peut survenir en
l’absence de traitement.

A terme : la guérison est fréquente, mais une évolution vers une fibrose pulmonaire a
été décrite, plus fréquemment chez l’enfant.
34
Hg° et Hg
VI. Symptomatologie inorg
Manifestations cutanées
Hg° : non irritant.
Dérivés inorganiques du Hg : irritants et corrosifs.
Les deux : des allergènes à l’origine de dermites de contact
allergique.

La pénétration souscutanée et IV entraîne le plus souvent une réaction


inflammatoire locale durable évoluant vers un foyer fibreux pouvant
devenir compressif, et une faible intoxication systémique.

Des embolies pulmonaires à l’origine de décès ont été décrites lors


de la migration d’emboles mercuriques (radio-opaques) après
injection volontaire de mercure métallique.

35
Hg Org
VI. Symptomatologie

De rares cas de décès ont été rapportés suite à l’inhalation


accidentelle de vapeurs d’alkylmercure sur le lieu de travail
et après le développement de troubles neurotoxiques
profonds.

De telle situations d’exposition ne sont plus rencontrées en


milieu professionnel.

En fait, l’exposition aiguë au MeHg entraîne des signes


d’intoxication retardés.

36
VI. Symptomatologie
L’intoxication chronique mercurielle ou hydrargyrisme est
classiquement liée à une exposition chronique aux vapeurs de
mercure.

La plupart des données proviennent d’enquêtes épidémiologiques


réalisées sur des salariés d’usines fabriquant du chlore (OMS IPCS,
1991).

Hg° et Hg inorg

Exposition chronique Hg° => organe cible = SNC.


Exposition chronique au Hg inorganique => organe cible = REIN.
Le rein est également un organe cible du mercure élémentaire
pour des concentrations supérieures à 50 µg/g de créatinine.
37
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Atteintes du système nerveux central et périphérique :


SNC :
Signes peu spécifiques : céphalées, asthénie, troubles de la personnalité
et du caractère, troubles de la mémoire et de la concentration, des
tremblements intentionnels.

A un stade plus avancé: signes d’encéphalopathie plus spécifiques avec


un syndrome cérébelleux complet et une franche altération intellectuelle.

Dans les cas sévères, le tableau peut se compléter d’hallucinations,


delirium, rarement d’une atteinte des voies optiques ou d’un syndrome
extrapyramidal.

SNP : L’atteinte périphérique avec une polyneuropathie sensitivomotrice


distale. 38
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Stomatogingivite

Au tableau neurologique, est parfois associé une


stomato-gingivite qui peut entraîner une chute des
dents lors des intoxications les plus sévères.
Elle est contemporaine de l’atteinte neurologique.

Goût métallique en bouche.

L’apparition de larges liserés gingival reste


anecdotique.

39
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Atteinte rénale
Hg++ ionisé (inorganique) s’accumule au niveau des tubules
proximaux du rein + zone superficielle de la médullaire externe.
Hg° :
Néphrotoxicté
Lors discrète,
de forte exposition au Hg° ouassociant
inorg : une atteinte
Tubulopathies
glomérulaire dose-dépendantes
et tubulaireetmodérée,
des glomérulonéphrites
survenantà àdépôts
extramembraneux de mécanisme immunotoxique.
des niveaux d’exposition supérieure à ceux
nécessaires
Les pour semblent
atteintes tubulaires entraîner une au-delà
survenir atteinte
d’un certain seuil
d’exposition : Excrétion urinaire du Hg dépasse 50 μg/g de créatinine.
neurologique.

40
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg
Atteinte cutanées (acrodynie) :
Les dermites allergiques de contact sont fréquemment
décrites dans la littérature : eczéma de contact, urticaire,
érythrodermie ou purpura.

L'exposition au vapeur de Hg ° ou des sels mercureux


induit chez les enfants ’’ la maladie rose ‘’= L’acrodynie :

c’est une réaction rare et idiosyncrasic.


caractérisée par : une tuméfaction froide, humide et
cyanotique des mains et des pieds accompagnée de prurit,
desquamation en lambeaux, et de crises sudorales,
hypersalivation et d’une perte des dents.

41
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Atteinte cutanées (acrodynie) :


Parfois de troubles nerveux ou de troubles cardiaques
(hypertension artérielle et d’une tachycardie sinusale),

Mécanisme mal précisé mais la piste immunitaire est


évoquée.

42
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Atteinte oculaire

Le mercurialentis: un des signes d’intoxication au mercure


classiquement décrit et se traduisant par des reflets brunâtres
de la capsule antérieure du cristallin, des opacités punctiformes
disséminées dans le cristallin.

43
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Effets tératogènes et reprotoxiques

Hg° et ses dérivés passent la barrière placentaire.

Leur rôle tératogène et foetotoxique chez l’animal est bien établi.

Selon OMS : risque d’avortement spontané chez les femmes professionnellement


exposées au mercure n’a pas été établi.
Aucune étude pertinente n’a permis de retrouver un risque sur les autres aspects
de la reproduction.

Les Pays-Bas ont classé Hg ° comme pouvant entraîner une toxicité sur le
développement.

Union Européenne n’a pas classé le Hg° et ses dérivés comme toxique pour la
reproduction.
44
VI. Symptomatologie
Hg° et Hg inorg

Cancérogénicité
Les différentes études menées pour évaluer le potentiel
génotoxique et cancérogène du Hg° et ses dérivés inorg
n’ont pas permis de conclure à un lien évident Hg °et ses
dérivés inorg sont classés dans le groupe 3 par du CIRC.

« L’agent (ou le mélange) ne peut être classé pour sa


cancérogénicité pour l’homme » (IARC, 1993).

45
VI. Symptomatologie
Mercure organique
Les effets peuvent résulter d’une absorption d’une forte dose
unique (plusieurs mg/kg) ou d’une contamination répétée à des
doses plus faibles.

Ils semblent survenir avec une période de latence inversement


proportionnelle à l’importance de l’exposition).

Lors de la contamination par le MeHg du poisson de la baie de


Minamata ou des graines de céréales en Irak, les premiers
symptômes apparaissent après quelques semaines, voire plusieurs
années comme au Japon.

46
VI. Symptomatologie Hg Org

Atteintes du système nerveux

Au début : des paresthésies des extrémités, une asthénie, un malaise


général et une atteinte du champ visuel réversible sont observés lors
d’intoxications peu sévères.

Ensuite : une encéphalopathie sévère avec détérioration intellectuelle,


des troubles du comportement (euphorie, dépression), une ataxie
cérébelleuse, une dysarthrie, rétrécissement du champs visuel, une
surdité d’origine centrale et cochléaire.

47
VI. Symptomatologie Hg Org

Atteinte systémique

Certains auteurs rapportent une atteinte rénale liée à la formation


secondaire de Hg inorg, ainsi que des lésions du muscle cardiaque et
des nerfs périphériques.

NB: des dermites de contact ont été décrites.

48
VI. Symptomatologie Hg Org

Effets tératogènes et reprotoxiques

Le diMeHg traverse aisément la BFP et BHE du fœtus, il passe dans


le lait maternel de la femme contaminée la plupart du temps par son
alimentation.

Chez le fœtus, la concentration cérébrale en MeHg peut être 10


fois plus importante que la concentration sanguine maternelle.

49
VI. Symptomatologie Hg Org

Effets tératogènes et reprotoxiques

On a observé chez les enfants nés de mères intoxiquées par le MeHg


au Japon et en Irak une augmentation de la prévalence des
convulsions et des hypertonies spastiques, des cécités, des surdités et
des retards mentaux, dyarthrie.

Reprotoxique catégorie 3.

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VI. Symptomatologie Hg Org

Effets Cancérogène
Des études sur les populations de Minamata au Japon, fortement
exposées au MeHg, montrent une augmentation de la mortalité par
cancer du foie et de l’œsophage, ainsi qu’un risque accru
d’hépatopathie chronique et de cirrhose.
Cependant, il est à noter qu’il existe une surconsommation
d’alcool dans cette population.

Lien établi entre l’exposition au MeHg et la survenue de tumeurs


rénales.
Les dérivés organiques du mercure sont classés cancérogène
en catégorie 2B par le CIRC = substance cancérogène possible
pour l'Homme.

51
VII. Traitement

Le traitement de l’intoxication aigue repose sur les mesures


de réanimation : traitement de la pneumopathie chimique,
de la défaillance cardiovasculaire (traitement
symptomatique).
+ l’administration d’un chélateur (traitement antidotal).

52
VII. Traitement

Traitement évacuateur/ En Aigue :

Cutané : décontamination locale.


Inhalation :
Extraire la victime des lieux contaminés.

53
VII. Traitement
Traitement évacuateur/ En Aigue :
Ingestion

Hg° : En cas d’ingestion d’une faible quantité, l’absorption est


minime et ne nécessite pas une mesure de décontamination.
Peut s’avérer nécessaire:
Ingestion d’une dose importante ou motilité intestinale diminuée ou
perforation intestinale (risque d’intoxication chronique).

Hg inorg : lavage gastrique (<6H)administrer le charbon activé, ne


pas faire vomir (corrosif).
Hg org : lavage gastrique, charbon activé.
En chronique, l’admination orale d’une résine polythiolée est
efficace pour l’augmentation de l’élimination par interuption du
CEH.
54
VII. Traitement
Traitement épurateur:

La dialyse, l’hémoperfusion, ne sont pas utiles.


La dialyse peut être requise lors de l’IR, et peut
compléter le traitement chélateur en favorisant
l’élimination du complexe mercure-chélateur.

55
VII. Traitement

Traitement spécifique :

L’ion mercurique Hg2+ est facilement chélaté par des agents


contenant des groupements thiol :

• 2,3-dimercaptopropanol (BAL) ;
• N-acétyl-D-pénicillamine (NAPA) ;
• Acide méso-2,3- dimercaptosuccinique (DMSA) ;
• 2,3-dimercapto-propane-1-sulfonate (DMPS) ;
• Dithioérythriol, le dithiothréitol/EDTA calcique.

A ce jour, les indications varient et ne font pas l’objet d’un


consensus.

56
VII. Traitement
Traitement spécifique

DMPS/DMSA plus efficace que BAL ou par D-pénicillamine (DPA).


DMPS supérieur au DMSA.

Ces deux agents chélateurs ne semblent pas mobiliser le mercure


accumulé dans le cerveau, réduisant le risque d’intoxication pouvant
secondairement être induite par la mobilisation du mercure vers le
compartiment sanguin.

57
VII. Traitement
Traitement spécifique

La chélation par le DMSA est proposée en cas de :


• signes cliniques d’intoxication systémique ;
• mercuriurie témoigne d’une importante imprégnation (>200 μg/g
de créatinine).

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VII. Traitement Chronique

Lors de l’exposition chronique au Hg° ou inorganique, la chélation par


le DMSA associée à l’arrêt de la contamination est indiquée s’il existe
des signes cliniques d’intoxication mercurielle.

Le traitement de l’intoxication aux dérivés organiques du mercure est


symptomatique, et bien que le DMPS ou le DMSA augmente
l’excrétion urinaire, ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité dans
cette indication.

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VIII. Analyse toxicologique

Sang (avec anticoagulant), urine (PVC), salive,


viscères, cheveux.

Après minéralisation par voie nitropermanganique ou


sulfopermanganique en appreil clos (pour éviter les
pertes par volatilisation), ou micro-onde.

60
VIII. Analyse toxicologique

Pour les intoxications au mercure métal / inorganique:

Dosage du Hg inorg : permet d’apprécier l’imprégnation récente et


son dosage est à privilégier dans les intoxications aiguës.

Dosage de mercure inorganique total ur : permet d’apprécier une


exposition ancienne de plus de 3 mois et aussi comme un
indicateur de la charge corporelle.

61
VIII. Analyse toxicologique

Pour les intoxications au mercure organique:

Dosage du Hg sg : le meilleur témoin de l’intensité de l’exposition et


reflète bien la charge corporelle.
Ce taux est bien corrélé au risque d’intoxication.
Pour l’interprétation, la consommation de poisson doit être prise en
compte.

Dosage du Hg ur : n’a que peu d’intérêt, l’excrétion étant


principalement biliaire et fécale.

62
VIII. Analyse toxicologique Cheveux

Ce phanère concentre 250 fois le métal.


Analyse de mercure de cheveux peut être utile pour évaluer
exposition chronique.

Non recommandé pour la surveillance biologique de l'exposition au


Hg° et inorganique (forte probabilité d'une contamination externe +
proportion relativement faible d'accumulation par rapport au Hg
org).

Les nombreux problèmes analytiques liés à ce milieu rendent ce


dosage et l’interprétation des résultats très délicats.

63
VIII. Analyse toxicologique
Salive

Hg salivaire a diverses origines (amalgames, excrétion salivaire,


desquamation des cellules épithéliales) et se présente sous
différentes formes (Hg métal, ions Hg++, particules).

Les concentrations sont très variables.


Le Hg salivaire est évidemment plus élevé chez les porteurs
d’amalgames et les C peuvent être extrêmement élevées
notamment en présence de particules.

64
VIII. Analyse toxicologique
Méthodes

1. Méthodes titrimétrique à la dithizone : Hg totale


Dithizone  Dithizonate d’Hg rouge / pH = 0.5 – 1 / interférence Cu++.

2. Spectrophotométrie d'absorption atomique en flamme après


formation d'hydrures ou vapeurs froides (la plus utilisée):
Les techniques analytiques font appel à la formation d'hydrures après
minéralisation préalable de l'éch.
-minéralisation : utilisation de fours à micro ondes plus efficace,
mélange HNO3/H2SO4, mélange bromate/bromures.

65
VIII. Analyse toxicologique
Méthodes

3. Spectrophotométrie de fluorescence atomique:

Il s'agit d'une méthode intéressante, ultrasensible pour cet


élément, adaptée sur des automates dédiés à ce dosage.
Elle permet d'atteindre une détection limite de 10 ng/L.

66
VIII. Analyse toxicologique
Méthodes
4. Spectrophotométrie d'émission par plasma à couplage induit relié à un
détecteur de masse (ICP/SM):

• Cette méthode constitue la technique de choix.


• Dans différentes matrices.
Grâce au détecteur de masse, la spécificité est bonne et la sensibilité excellente
Pour doser le mercure organique dans les tissus, ceux-ci
sont
La limite de tout d’abord
quantification homogénéisés
= 0,3 ug/L dans le sang ;en présence d’acide
chlorhydrique =qui 0,08transforme
ug/L dans le en chlorhydrate
plasma ; le méthyl
= 0,9 ug/L dans l'urine.
• ICP-AES.
ou l’éthyl mercure lesquels sont ensuite extraits au
moyen d’un solvant approprié et analysés par GC.
5. Autres :
Activation neutronique : isotope radioactif Hg (203, 197).
Electrochimie : electrodes spécifiques.
Polarographie.

67
VIII. Analyse toxicologique

Interprétation

L'intoxication aiguë s'accompagne de concentrations sanguines > 100 ug/L.

Les signes neurologiques apparaissent au-delà du 200 ug/L.

La C ur doit être ≤35 ug/g de créatinine chez les travailleurs exposés.

Une C supérieure à 75 à 100 ug/g de créatinine impose une éviction temporaire.

68
VIII. Analyse toxicologique
Echantillonnage

Prélevement dans des flacons en


verre préalablement lavés à
l’acide nitrique et rincés à l'eau Extraction
déminéralisée*
Minéralisation (avec du BrCl ou
Précautions lors du transport** du KMnO4) pour l’amener dans
et de la conservation de un à l'état d'oxydation II ;
l'échantillon avant analyse
(acidification à un PH<2 + ajout Réduction à l'état zéro Hg° par du
d’un agent stabilisant (K2Cr2O7, chlorure d'étain ou du
HNO3)). tétrahydroborate de sodium.

Remplir les flacons de manière à


ce qu'il n'y ait pas d'air au-
dessus de l'échantillon.
69
VIII. Analyse toxicologique
Echantillonnage
Extraction
Prélèvement sur un filtre ou
un tube. Les filtres ou les tubes sont
minéralisés dans une solution
L’air à analysé est pompé au d'acides.
travers d’un tube spécial
contenant un mélange or- Le minéralisat est ensuite
platine, capable d’amalgamer repris à l'eau distillée et
quantitativement le mercure. l'échantillon stabilisé par une
solution de K2Cr2O7.
L’amalgame est ensuite
décomposé par chauffage à
600°C, qui relargue la vapeur
du mercure.
70
VIII. Analyse toxicologique
Echantillonnage Extraction

Echantillon séché, puis tamisé


à 2mm. Les sols sont digérés pour
amener le mercure à l'état
Le refus de tamisage est d'oxydation II
conservé et le tamisat est L'échantillon est ensuite
broyé à une dimension réduit par du chlorure
inférieure à 200 µm avant d'étain.
minéralisation.

71
VIII. Analyse toxicologique
A ce stade de l'analyse, tous les échantillons (d'air, d'eaux ou de sols) se
trouvent sous forme aqueuse dans un milieu acide.

Les techniques analytiques :


• SAA avec vapeur froide (obtenues par utilisation de NaBrO3, en milieu
alcalin).
• La SFA.

1- Hg réduit en Hg° par le chlorure d'étain en milieu acide.


2- Dégagé de la solution à l'aide d'un courant inerte et transporté dans
une cellule de mesure.
3- Selon la technique :
• SAA, DO à 253,7 nm (absorption de la lumière émise par une lampe
"mercure").
• SFA, la radiation à 253,7 nm générée par la lampe excite les atomes de
Hg qui réémettent une lumière fluorescente à la même longueur
d'onde. 72
VIII. Analyse toxicologique Valeurs limites admises

C moy population VLE

Sang : C mercure total < 10 μg/l

<15 µg/l en fin de poste


Sang : C mercure <5 μg/l et fin de semaine
inorganique

<50 µg/g de créatinine


Urine : C mercure <3 μg/g de créatinine avant le début de prise
organique de poste

73
VIII. Analyse toxicologique Valeurs limites admises

Qualité des eaux de consommation (OMS, 2008)

1 µg.L-1 mercure total.

Qualité des eaux de consommation JO Algérien du 19 Juin 2011 :


Objectifs de qualité des eaux superficielles et souterraines
destinées à l’alimentation en eau potable des populations :
Eau sous terraine : 6 µg/L.
Eau superficielle : 10 µg/L.

Qualité de l’air :
1 µg.m-3 moyenne annuelle pour les vapeurs de mercure
inorganique.

74
IX. Prévention Technique
– Ventilation optimale des locaux et humidification des matériaux ;

– aspiration à la source au poste de travail, éventuellement chapelles ;

– sols et plans de travail lisses, non poreux ;

– maintien d'une température ambiante aussi basse que possible ;

– protection et isolation des conduites d'eau chaude et de vapeur (afin


d'éviter les turbulences et l'évaporation accrue de la poussière contenant du
mercure) ;

– dispositifs d'arrêt empêchant la fuite de mercure dans les canalisations ;

– nettoyages quotidiens ou pluriquotidiens des plans de travail et des sols ;


75
IX. Prévention Technique
– manipulation du mercure métallique sur des tables à rebords surélevés ou
munies d'une vanne de récupération ;

– couverture du Hg liquide par de l'huile de paraffine ou par un autre produit


empêchant l'évaporation ;

– stockage et élimination des torchons et éponges de nettoyage en récipients


étanches ;

– survêtements de travail sans poches ni revers ;

– vestiaire séparé du lieux de travail et différent pour les vêtement de travail et


les vêtements civils ;

– utilisation d’un masque de protection respiratoire muni d'un filtre spécial pour
Hg ;

– récupération du mercure répandu: saupoudrer les gouttes de Hg avec du


charbon actif contenant 5 % de iode ou avec une poudre de zinc et de cuivre.76
IX. Prévention Technique

Elle concerne tous les travailleurs exposés, doivent être informés


des dangers qu’entraîne le mercure afin de les inciter à suivre les
règles d’hygiènes et de la prévention, l’information s’adresse à tous
les nouveaux embauchés, elle doit être faite par le médecin de
travail mais aussi par le maître et la comité d’hygiène et de
sécurité.

– Armoires de vestiaire séparées pour les habits de travail et civils.


– Port de souliers réservés au travail.
– Port de gants de travail à manchettes suffisamment longues pour
recouvrir les habits.

77
IX. Prévention Technique

– Interdiction de manger, boire et fumer dans les locaux de travail.


Interdiction de fumer aux toilettes ;

– Avant les pauses et après le travail, lavage soigneux des mains


(brosse) et du visage, brossage des dents et rinçage de la bouche.
Douche en fin de journée ou d'équipe ;

– Se rincer la bouche avant chaque boisson ;

– Se laver fréquemment les cheveux ;

– Changer fréquemment de sous-vêtements.

78
IX. Prévention Médicale
1. Examen d’aptitude à l’embauche

L’examen de pré emploi permet d’évaluer la nécessité d’écarter


certains sujets souffrant d’atteintes neurologiques, rénales, ou
cutanées.

Ex : Ceux souffrant de gingivite ou d’infection buccale (en cas


d’exposition au Hg° ou inorg), en cas de trouble neurologique pour
Hg organique.

Compléter par l’information des travailleur sur la toxicité du Hg, et


des mesure à respecter.
Il est utile de doser le mercure urinaire pour avoir une valeur de
référence.
79
IX. Prévention Médicale
2. Examens périodiques
Obligatoire pour le personnel exposé au mercure.
Le rythme des examens cliniques/ biologique dépend de post de travail:
trimestriels, semestriel/ annuels/examen toxicologique.

Examen clinique

Pour rechercher des signes d’intoxication précoce ; tremblements: état mental;


status neurologique (tremor ; test d'écriture!), gencives, état dentaire. ,troubles
de comportement, (sociabilité, insomnie ,….).

Si nécessaire électromyogramme, électroencéphalogramme, examen du champ


visuel, de l'audition et du sens de l'équilibre.

80
IX. Prévention Médicale Examens périodiques

Examen toxicologiques Dosage du mercure

Mercure urinaire (mercuriurie)


<50ug/ml : sous
Essentiellement chezforme
un sujet exposé traduit que le post
inorganique.
est bien protégé
Un>échantillon
50ug/mld’urine de 24 hd’alarme
: un signale à la fin d’une période
exige de travail ou
la révision
avant la pause suivante.
des des mesures de prévention.
Certains microorganismes peuvent volatiliser le mercure( addition
>300ug/g
d’un : desicréatinine
antibactérien (dangereux)
les urines doivent nécessite
être stockés pendantunun temps
écartement de poste de travail.
prolongé).
Il existe une corrélation entre l’intensité de
Le Hg urinaire: leest
l’exposition marqueur utilisé en médecine
la concentration dudu
urinaire travail pour la
surveillance
mercure.de l’exposition professionnelle au mercure métal ou
inorganique.
81
IX. Prévention Médicale Examens périodiques

Examen toxicologiques Dosage du mercure


Tests mercuriurie provoquée

Objectif : administrer un chélateur afin de révéler avec plus de


sensibilité une charge excessive en mercure de l’organisme.

Les deux produits les plus utilisés sont: DMPS/DMSA.

Principe: mesurer le mercure urinaire avant le test, puis, après


administration orale de DMPS (300 mg), doser le mercure sur les
urines recueillies pendant un temps variable selon les protocoles (30
min, 2H, 6H).

82
IX. Prévention Médicale Examens périodiques

Examen toxicologiques Dosage du mercure

Dans le sang :
C’est le paramètre le plus demandé, il présente peu de
fluctuations, il reflète d’une manière plus exacte les symptômes
cliniques par rapport au dosage urinaire.
Il est considéré comme indice fiable dans la surveillance médicale
du personnel exposé.

83
IX. Prévention Médicale Examens périodiques

Examen biologiques Marqueurs indirecte

La surveillance des sujets exposés en milieu de travail


comporte aussi :

• Recherche d’une protéinurie ;


• Dosage de la créa plasmatique ;
• Dosage des protéines urinaires qui par gramme de
créatinine doivent répondre aux concentrations
suivantes : albumine<12-20mg, Beta 2
microglobuline<200µg, protéine porteuse de rétinol
(RBP)<250µg.

84
IX. Prévention Médicale
L’hydrargyrisme est reconnu en tant que maladie professionnelle N° 2 après le
plomb.

La (VME) indique la concentration moyenne dans l'air des postes de travail en un


polluant donné qui, en l'état actuel des connaissances, ne met pas en danger la
santé de la très grande majorité des travailleurs sains qui y sont exposés, et ceci
pour une durée de 42 h hebdomadaires, à raison de 8 h/ par jour, pendant de
longues périodes

Forme chimique VME


Mercure métallique 0,05 mg/m3
Mercure, composés inorganique 0,1 mg/m3 (exprime en Hg)
Mercure, composés organiques (sans 0,01 mg/m3 (exprime en Hg)
le mercure méthyle)

85
IX. Prévention Législative

Les
Pourétats
desmembres
raisonsde l’OCDE ont interdit l’utilisation
environnementales, de composés
la réglementation
organomercuriels pour l’enrobage de peintures et la fabrication des
concernant l'usage de cet élément a été renforcée depuis
peintures.
20 ans :
En France, l’obligation de récupérer les déchets d’amalgames
• 1989 : issus
dentaires interdiction dans
des cabinets les fongicides
dentaires ;
et l’interdiction de
commercialisation
• 1992 : interdictionde thermomètres à mercure; vise à réduire
dans les peintures
l’utilisation et le rejet de dans
• 1999 : interdiction mercure
lesdans l’environnement.
thermomètres médicaux.

86
IX. Prévention Législative
Signature de la Convention de Minamata sur l'interdiction progressive
du mercure 14 octobre 2013 :
139 pays ont adopter au Japon une convention sur l'usage et les
émissions de mercure, « Convention Minamata ».
• Vise à réduire au niveau mondial les émissions de mercure, leurs
utilisations, en particulier lors de la fabrication de produits et lors
de processus industriels.

• Fixe également un cadre pour les échanges et le stockage sans


danger des déchets de mercure.

• En adoptant la Convention de Minamata, les gouvernements se


sont accordés sur un certain nombre de produits, dont la
fabrication, l'importation et l'exportation seront interdites d'ici
2020.
87
Conclusion
Le mercure est un toxique cumulatif qui a un impact sur la santé
humaine, et sur l’écosystème.
C’est la maladie N°2 dans le tableau des maladies professionnelles.
Avec les mesures de prévention, et la réglementation, la survenue
de l’intoxication au mercure est devenue moins fréquente.

Cependant en 2005, 41% des travailleurs d’une usine souffrait


d’hydrargyrisme avec une valeur moyenne des C = 265µg/L, en
Algérie (Testud, 2012).

Les deux organes cibles sont le système nerveux central et le rein.


Le traitement chélateur est indiqué lors d’intoxication
symptomatique d’exposition aiguë et permet parfois l’amélioration
des manifestations liées à une exposition chronique.
88
Bibliographie
1. Benfelas L, Pascal A, Descatha A. Intoxication au mercure. 2011.
http://www.hal.inserm.fr/inserm-00616716.

2. Testud F. Toxicologie médicale et environnementale. 3e édition. ESKA. Paris.


2012.

3. I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des


subsances chimiques Mercure et ses dérivés. J-M. Vincent Version N°4-
septembre 2010.

4. Lauwerys R, Haufroid V, Hoet P, Lison D. Mercure. In : Toxicologie industrielle et


intoxication professionnelle. Paris : Elsevier Masson ; 2007. p. 309-63.

5. Goullé J-P, Mahieu L, Saussereau E, Lacroix C. Dosage du mercure plasmatique


par ICPMS. Concentrations usuelles chez 53 volontaires. Ann Toxicol Anal 2008.

6. Olson K,. Mercury, poisoning and drug overdose, McGrawHill. California. 2007.

7. Viala A, Botta A. Toxicologie. 2e édition. Lavoisier. Paris.2007


89

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