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Articulating a Hermeneutic Pedagogy: The Philosophy of Interpretation,

de Peter Sotiriou
La principale référence de l’auteur est l’herméneutique du philosophe
allemand Hans-Georg Gadamer. Selon Gadamer, le processus de
compréhension se trouve nécessairement lié à deux autres, à savoir, celui
de l’interprétation et celui de l’application, c’est-à-dire, ce qui sert à
situer texte et interprète dans un contexte historique. Les trois,
ensemble, forment un concept unifié, et leur connectivité est centrale
pour l’herméneutique pédagogique suggérée par Sotiriou. Néanmoins,
avant d'y arriver, il faut essayer comprendre d’avantage les implications
de certains de concepts qui l’auteur emprunte à Gadamer.
Si l’interprétation se trouve directement liée à la compréhension de son
côté, elle ne l’est pas comme un outil pour la compréhension, mais plutôt
comme un type de compréhension. C’est important ici de surligner son
rejet de la notion d’outil, vu que Gadamer s’oppose fermement à toute
forme de méthodologisation de l’écriture et de la lecture. Pour lui,
effectivement, la conversation est quelque chose d’unique, faisant en
sorte que l’interprétation soit comprise comme la mise au point de
possibilités projetées pour la compréhension. Ou encore, comme le dit
Sotiriou, comme une manifestation linguistique du sens, laquelle, étant
toujours nécessairement contextualisée, reste toujours une
compréhension par rapport à quelque chose.
L’application se passe de manière simultanée à la compréhension, situant
l’interprète et le texte dans un moment historique, ce qui mène Gadamer
à affirmer qu’un texte doit être compris en chaque moment et situation
et dans chacun de ses sens. Paradoxalement, cela fait en sorte que le
misunderstanding (malentendu) y obtient un rôle central, vu qu’il est la
conséquence la plus immédiate de la lecture.
Selon Gadamer, en effet, le plus grand défi du lecteur est celui de faire
parler à un texte muet. L’affirmation a pour but de mettre l’accent sur le
caractère de traduction d’une lecture, en contraste avec un simple récit,
par exemple. Dans ce sens, il est fondamental de reconnaître le texte
comme un « tu », comme dans une relation face-à-face. Dans la pratique,
cela veut dire qu’il faut comprendre que l’interprétation d’un texte
consiste plutôt d’une reconnaissance de ce qui le texte a à dire que d’un
contrôle sur ce qui est affirmé. Autrement dit, quand on reconnaît à un
texte comme un « tu », on donne à notre effort de compréhension la
permission pour être perçu comme un malentendu – une idée qui, à mon
avis, n’est pas loin d’établir des bases aussi pour une espèce d’éthique de
la compréhension, ce qui serait très intéressant comme réflexion.
Dans une salle de cours qui porte sur l’interprétation, l’enseignant,
partant du principe qu’il n’y a pas des sens ultimes dans un texte, doit
demander à ses élèves d’essayer d’articuler leurs propres traductions de
la lecture. Il sera, bien entendu, vu comme une tâche intimidante pour
certains, mais aussi très autonomisante (empowering), et qui encourage
le malentendu comme une partie de ce processus.
Le caractère indissoluble de la relation entre joueur et texte fait en sorte
que pas juste un, mais tous les deux doivent être considérés comme des
autorités. C’est-à-dire, tous les deux sont des auteurs, chacun à leur
manière, et doivent être compris comme tels. Pour un professeur dans
une salle de cours herméneutique, le développement de ce sentiment
d’autorité dans les élèves est fondamental. Après tout, ce n’est que
quand on développe un sentiment d’autorité sur sa propre voix qu’on
devient capable d’avoir une posture tolérante par rapport aux voix
dissidentes.
Il serait intéressant, si cela n’a déjà été fait ailleurs, d’ajouter à cette
réflexion un espace pour penser ce qui ne se trouve pas dans un texte,
c’est-à-dire, ce qui un texte réduit au silence. La notion, très familière
pour les cinéastes, part du principe que tout-ce qui est laissé dehors un
texte ou dehors l’écran est aussi important que ce à quoi la visibilité a été
permise. Une notion que l’on peut trouver bien développée dans
l’anthropologie chez certaines des œuvres de Roy Wagner, par exemple
(Coyote Anthropology, 2010).
Première question : même si l’on peut argumenter que le malentendu
est une pratique essentielle pour la compréhension d’un texte, de mon
expérience comme enseignant, c’était toujours difficile de convaincre les
élèves à prendre des risques en exposant leurs « mauvaises lectures » vu
que, au bout de comptes, ils se trouvent en général exposés à des
dynamiques sociales qui peuvent être sévères avec ceux qui s’exposent
excessivement à l’erreur en publique. Avez-vous passé par des
expériences semblables?

Deuxième question : aussi dans le contexte d’une salle de cours, si d’un


côté on peut comprendre qu’un tel processus herméneutique de
compréhension qui valorise les dialogues ainsi que l’échange entre
plusieurs lectures peut être très enrichissant, à quel point le trouvez-vous
faisable, prenant en compte les limites de temps qui assez souvent
contraignent significativement le temps des discussions? Ici aussi, il serait
fort intéressant d’avoir vos expériences dans ce sens.

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