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L’amour courtois

PROJET REALISÉ PAR


GHEORGHE MARIA
COJOCARU SEBASTIAN
DIANA BURDUJA
MARIA DUMITRESCU
L’amour courtois ou fin'amor d'après l'occitan, est
une expression désignant au Moyen Âge, la façon d'aimer
avec courtoisie, respect et honnêteté, sa ou son
partenaire, dans le but commun d'atteindre la joie et le
bonheur (joï en occitan).

Nous en trouvons les premières traces dans les poésies


des troubadours du Midi de la France, le pays d'oc. Les
plus anciennes chansons qui soient parvenues jusqu'à
nous sont celles de Guillaume IX d'Aquitaine, grand-père
d'Aliénor, autour de laquelle, notamment grâce à
Chrétien de Troyes, va s'épanouir cet art de vivre avec sa
doctrine et ses règles, strictes comme celles d'une cour1,
art de vivre qui va donner à l'amour une place
primordiale dans les productions du XIIe et XIIIe siècles.

Les traces écrites débutant avec les troubadours et les


trobairitz, il se poursuivra également dans les romans et
dans les chansons de toile.
L’expression « amour courtois » a été forgée par Gaston Paris, historien de la
poésie médiévale3 en 1883. L’expression médiévale occitane est celle de fin’amor4.
Dans cette étude de Gaston Paris, le terme courtois s’y trouve justifié par l’importance
d’une étiquette rigoureuse dans les relations sociales et amoureuses, ainsi que par la
citation d’une chanson de Chrétien de Troyes (« Nus, s’il n’est cortois et sages / ne
puet riens d’amors apprendre »)5.

La tradition de l'amour courtois a été florissante dans l'Europe médiévale, d'abord en


Occitanie puis dans le Nord de la France à partir du XIIe siècle grâce à l'influence de
protectrices comme Aliénor d'Aquitaine et Marie de France, la comtesse de
Champagne et mécène de Chrétien de Troyes (cf.
Lancelot ou le Chevalier de la charrette), et dans toute l'Europe.

Cour d'amour en
Provence, Manuscrit du
XIVe siècle, Bibliothèque
nationale de Paris.
Il existe différentes écoles quant à l’interprétation de l’amour courtois.
Il est parfois interprété comme l’attitude à tenir par un homme en présence d’une
femme de la bonne société, comme une simple relation vassalique entre homme et
femme8.

Pour Georges Duby, c’est un jeu masculin, éducatif, où les jeunes hommes, pas encore
mariés (les jovenes, les jeunes, comme Henri le Jeune, pas encore établis), maîtrisent
leurs pulsions et leurs sentiments, comme ils apprennent à maîtriser leur corps dans
un tournoi (ce qui n’exclut pas qu’ils laissent libre cours à leur libido avec des femmes
de rang inférieur9).

De plus, la femme est considérée comme une proie ; celle qui est la cible de l’amour
courtois des jeunes est souvent l’épouse du suzerain, qui la donne en enjeu.
Les jeunes cherchent à séduire la
dame pour mieux plaire à leur
seigneur, mais aussi pour mieux
se différencier du peuple
vulgaire, et des bourgeois, qui
peuvent les concurrencer
financièrement, mais pas
culturellement10.
Ailleurs, il a été interprété comme étant un amour chevaleresque, où l'homme doit
mériter sa dame par des exploits.

Et la plupart du temps, il est considéré comme une relation de soumission de


l'homme envers la femme.

Cependant la profondeur et l'incroyable finesse des débats auxquels nous pouvons


assister à la lecture des premiers vers d'Yvain ou le chevalier au lion par exemple,
ou lorsque Enide se perd dans les peurs et les questionnements en songeant à son
chevalier, ou à tel que les dialogues de la majeure partie du roman Flamenca, ou
enfin dans bien des productions des troubadours, traduisent quelque chose de bien
plus complexe et interdisent toute simplicité dans son interprétation. Bien plus, il
demande à bien le définir pour éviter les abus de langage et les mauvaises
interprétations.
La racole au dieu d'Amour, miniature du
Maître du Roman de la Rose de Vienne, tirée d'un manuscrit du
Roman de la Rose (vers 1430).

Extrait de la chanson : Amors, tançon et bataille de Chrétien de Troyes

Nus, s'il n'est cortois et sages,Ne puet Nul s'il n'est courtois ni sage
d'Amor rien aprandre; Ne peut d'Amour rien apprendre,
Mais tés an est li usages, Mais tant en est l'usage,
Dont nus ne se set deffandre, Dont nul ne sait se défendre,
Qu'ele viaut l'antree vandre. Combien coûte l'entrée à vendre,
Et ques an est li passages ? Et quel en est la voie de passage ?
Reson li covient despandre De Raison ne plus dépendre,
Et metre mesure an gages Et mettre modération en gage
L'amour courtois s'avère être indépendant de toute idée, de toute réflexion, de toute
pensée. Il est calqué sur la nature, l'écoute et l'attention des sentiments et
des sensations, en opposition donc à des schémas imaginés ou réfléchis provenant de
l'intelligence. Cette idée est représentée dans les textes avec Amour qui est toujours en
opposition avec Raison.

Extrait du roman Lancelot, ou le chevalier de la charrette (v.365 à 377) de Chrétien de


Troyes, avec la traduction par Jean-Claude Aubailly, édition GF-Flammarion
Mais Raison qui s'oppose à Amourlui ordonne
de se retenir de monter ;
Mes Reisons, qui d'Amors se part ;li dit que del elle le sermonne et lui enseigne
monter se gart ; à ne rien faire dont il pourrait avoir honte ni
si le chastie et si l'anseigne reproches.
que rien ne face ne anpreigne Raison, qui ose lui tenir ce discours,
dom il ait honte ne reproche. n'a pas son siège dans le cœur mais seulement
N'est pas el cuer, mes an la boche, dans la bouche.
Reisons qui ce dire li ose ; Alors qu'Amour, lui, qui l'exhorte à sauter
mes Amors est el cuer anclose rapidement dans la charrette,
qui li comande et semont réside au fond du cœur.
que tost an la charrete mont. Puisqu'Amour l'ordonne, le chevalier bondit
Amors le vialt et il i saut - dans la charrette :
que de la honte ne li chaut que lui importe la honte puisque tel est le
puis qu'Amors le comande et vialt. commandement d'Amour !
L’amant courtois doit passer par un certain nombre d'étapes codifiées, qui
portent un nom et permettent d'évoluer dans "la hiérarchie". "Ils se devaient
mutuellement des devoirs différents, pour passer les degrés d'une hiérarchie
qui comportait foule d'épreuves au cours desquelles leur Valeur (Valor)
augmentait. Ces multiples stades étaient désignés par des
noms, Entenhador, Fenhador.

Décrivant ainsi la succession de tests et


l'acquisition de la confiance qui s'effectue petit à
petit.
Au fur et à mesure ils se donnaient le droit à de
nouvelles entrevues secrètes, difficiles à mettre en
place, y vivant des rapprochements légers comme
ailes de papillon.
D'abord, la Dame pouvait accepter de montrer ses pieds nus, ou ses
épaules... Peut-être le troubadour pouvait-il inspirer la senteur de ses
cheveux, puis devait s'éloigner. Les effleurements constituaient
encore un stade ultérieur. Pendant tout ce temps, le désir montait à
tel point que la première fois que le troubadour et la Dame se
touchaient du bout du doigt, des commotions pouvaient avoir lieu, le
mélange d'idéalisation mutuelle, de chasteté prolongée et de
magnificence du cadre exacerbant toute la sensibilité. (...)

Plusieurs étapes scandaient cette mutuelle métamorphose. Il y


avait l'échange des cœurs, où chacun était censé vivre en l'autre, en
une communion au-delà de l'espace et du temps, après un long
échange des souffles, les deux amants respirant l'un en l'autre jusqu'à
approcher d'états extatiques." (E.J. Duits, L'Autre désir : du
sadomasochisme à l'amour courtois, La Musardine, page 91).
L'amour courtois et la féodalité
Mais le Moyen-Âge est une période où de nombreux courants de pensée se côtoient,
des satires sociales, des élans patriotiques, des élans religieux, des pensées
individuelles, et cet art de vivre, idéalisé dans les romans, se confronte à des réalités
et à d'autres dogmes présents qui ne s'accordent pas ensemble, notamment la
féodalité et les mariages diplomatiques, et cette confrontation amena un tas de
désillusions et de frustrations, qui sont décrites de manière vivantes dans les
productions des troubadours et des trouvères.
Le trouvère est un poète et compositeur de langue d'oïl au Moyen Âge.
Un troubadour est un compositeur, poète, et musicien médiéval de langue d'oc,
Ainsi, une immense majorité des œuvres teintés de fin'amor illustre
dramatiquement ce conflit de dogme (Raison) et d'Amour : dans les
chansons, l’amoureux dévoué à sa Dame est la plupart du temps d’un rang
social inférieur, il est un noble de première génération en passe de
conquérir ses titres de chevalerie ; le sentiment de l'amant est s'amplifie
d'espoir, son désir grandit et reste pourtant en partie inassouvi.

Il s’adresse souvent à une femme inaccessible, lointaine ou d’un niveau


social différent de celui du chevalier13. Elle peut feindre l'indifférence, en
fonction de son attention aux règles de l'amour courtois ou non. On
nommait ce tourment, à la fois plaisant et douloureux, joï14 (à ne pas
confondre avec « joie »).
L'amour courtois en déclin
Cette ritualisation du jeu amoureux peut être liée à la codification de la
chevalerie, tout en lui étant antagoniste. Au xii e siècle, l'idéal chevaleresque est
perçu par les contemporains comme déclinant.

La période précédente est idéalisée, comme ses héros qui sont transformés
pour incarner des modèles de chevalerie. Un grand nombre de romans liés à
la légende arthurienne sont écrits à cette période dans cette optique, et
expriment alors un fantasme de chevalerie et d'amour courtois tels que
l'imaginent les auteurs du xiie siècle.

Parallèlement, de grands ordres de chevalerie sont créés, et codifient les


attitudes de ses membres, « pour faire revivre l'idéal chevaleresque de l'ancien
temps ».
Merci pour votre attention!

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