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Cour d'amour en
Provence, Manuscrit du
XIVe siècle, Bibliothèque
nationale de Paris.
Il existe différentes écoles quant à l’interprétation de l’amour courtois.
Il est parfois interprété comme l’attitude à tenir par un homme en présence d’une
femme de la bonne société, comme une simple relation vassalique entre homme et
femme8.
Pour Georges Duby, c’est un jeu masculin, éducatif, où les jeunes hommes, pas encore
mariés (les jovenes, les jeunes, comme Henri le Jeune, pas encore établis), maîtrisent
leurs pulsions et leurs sentiments, comme ils apprennent à maîtriser leur corps dans
un tournoi (ce qui n’exclut pas qu’ils laissent libre cours à leur libido avec des femmes
de rang inférieur9).
De plus, la femme est considérée comme une proie ; celle qui est la cible de l’amour
courtois des jeunes est souvent l’épouse du suzerain, qui la donne en enjeu.
Les jeunes cherchent à séduire la
dame pour mieux plaire à leur
seigneur, mais aussi pour mieux
se différencier du peuple
vulgaire, et des bourgeois, qui
peuvent les concurrencer
financièrement, mais pas
culturellement10.
Ailleurs, il a été interprété comme étant un amour chevaleresque, où l'homme doit
mériter sa dame par des exploits.
Nus, s'il n'est cortois et sages,Ne puet Nul s'il n'est courtois ni sage
d'Amor rien aprandre; Ne peut d'Amour rien apprendre,
Mais tés an est li usages, Mais tant en est l'usage,
Dont nus ne se set deffandre, Dont nul ne sait se défendre,
Qu'ele viaut l'antree vandre. Combien coûte l'entrée à vendre,
Et ques an est li passages ? Et quel en est la voie de passage ?
Reson li covient despandre De Raison ne plus dépendre,
Et metre mesure an gages Et mettre modération en gage
L'amour courtois s'avère être indépendant de toute idée, de toute réflexion, de toute
pensée. Il est calqué sur la nature, l'écoute et l'attention des sentiments et
des sensations, en opposition donc à des schémas imaginés ou réfléchis provenant de
l'intelligence. Cette idée est représentée dans les textes avec Amour qui est toujours en
opposition avec Raison.
La période précédente est idéalisée, comme ses héros qui sont transformés
pour incarner des modèles de chevalerie. Un grand nombre de romans liés à
la légende arthurienne sont écrits à cette période dans cette optique, et
expriment alors un fantasme de chevalerie et d'amour courtois tels que
l'imaginent les auteurs du xiie siècle.