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international privé
Le droit international privé (DIP) est défini comme l’ensemble des règles applicables aux
personnes privées dans leurs relations internationales. Une relation entre deux individus est
considérée comme internationale dès lors qu’intervient un élément étranger, que l’on
appelle élément d’extranéité.
L’objet du droit international privé
Les conflits de lois :
La technique des conflits de lois est la discipline qui permet d’identifier, dans chaque
situation internationale, quelle est la loi compétente.
Les règles de conflit de lois sont dites indirectes : cela signifie qu’elles ne tranchent pas
directement le litige, elles se bornent à préciser quelle loi, quel droit national va
s’appliquer.
Les conflits de juridictions :
Il y a conflit de juridictions toutes les fois qu’un litige pose un problème d’extranéité et
qu’il faut déterminer si le tribunal compétent est un tribunal marocain ou un tribunal
étranger. Il se pose dans tous procès de DIP, et est nécessairement préalable au conflit de
lois car avant de déterminer la loi applicable, le juge doit nécessairement se prononcer sur
sa propre compétence.
Autrement dit, comme les lois de tous les pays concernés par le litige en question ont
vocation à s’appliquer, il est permis de penser également que leurs tribunaux sont
compétents, il y a alors un conflit de juridictions.
La nationalité :
La nationalité peut se définir comme l’ensemble des règles qui déterminent l’allégeance
d’un individu par rapport à un Etat. Les règles relatives à la nationalité définissent les
conditions dans lesquelles la nationalité marocaine est attribuée à une personne à sa
naissance, acquise ou perdue après la naissance.
La condition des étrangers :
Les lois sur l'insolvabilité visent à limiter les répercussions que pourrait avoir
l'insolvabilité d'un débiteur sur tous les intervenants. Pour ce faire, on a comme principal
objectif le partage équitable des actifs du débiteur et, dans la mesure du possible, sa
réhabilitation.
Il est généralement accepté que les objectifs de la loi sur l'insolvabilité soient atteints par
une législation qui : sécurise le marché pour promouvoir la stabilité et la croissance
économiques; maximise la valeur des actifs; établit un équilibre entre liquidation et
redressement; garantit le traitement équitable des créanciers se trouvant dans la même
situation; prévoit le règlement rapide, efficace et impartial de l'insolvabilité; préserve la
masse de l'insolvabilité pour permettre une répartition équitable entre les créanciers;
élabore une loi sur l'insolvabilité transparente et prévisible qui contienne des mesures
d'incitation pour la collecte et la diffusion d'informations.
Loi applicable à la création de droits et de
créances
Dans un contexte strictement national, la loi sur l’insolvabilité ne “crée” pas de droits
(personnels ou réels) ni de créances, mais devrait respecter les droits et créances qui ont été
acquis contre le débiteur en vertu d’autres dispositions juridiques applicables, à savoir celles du
droit civil, commercial ou public.
Elle s’emploie à déterminer le rang relatif de chacun de ces droits et créances lorsqu’une
procédure d’insolvabilité a été ouverte et, s’il y a lieu, à établir les restrictions et modifications
auxquelles ils seront soumis pour que soient atteints les objectifs collectifs de cette procédure.
Ces limites et restrictions sont des “effets de l’insolvabilité”, car elles résultent de l’ouverture
de la procédure d’insolvabilité contre un débiteur.
Loi applicable aux effets de l’insolvabilité - Loi de l’État
d’ouverture de la procédure
Une fois qu’il a été déterminé qu’un droit ou une créance est valable et efficace en vertu
de la loi désignée comme étant applicable par les règles de conflit de lois du for, se pose
une deuxième question concernant les effets de la procédure d’insolvabilité sur ce droit
ou cette créance, à savoir s’ils seront reconnus et admis dans la procédure d’insolvabilité
et, dans l’affirmative, quel sera leur rang relatif. Cette question relève de la loi sur
l’insolvabilité. Du point de vue du conflit de lois, il s’agit, dans cette deuxième phase, de
déterminer quelle loi s’applique à ces effets. Le plus souvent, c’est la loi de l’État
d’ouverture de la procédure qui régit l’ouverture, le déroulement, l’administration et la
clôture de celle-ci. En général, elle déterminera donc, par exemple, quels débiteurs
peuvent être soumis à la loi sur l’insolvabilité; quelles parties peuvent demander
l’ouverture d’une procédure d’insolvabilité et quelles sont les conditions d’admissibilité à
remplir ; les effets de l’ouverture, y compris la portée de l’arrêt des poursuites;
l’organisation de l’administration de la masse; les pouvoirs et fonctions des participants;
les règles relatives à l’admissibilité des créances; la priorité et le rang des créances; et les
règles relatives à la répartition.
Loi applicable aux effets de l’insolvabilité – exceptions à
la loi de l’État d’ouverture de la procédure
Pour déterminer les effets de l’insolvabilité sur les droits et créances valables et efficaces,
certaines lois prévoient des exceptions à l’application de la loi de l’État d’ouverture de la
procédure. Ces exceptions n’ont pas pour objet de modifier la loi applicable à la question
de la validité et de l’efficacité, mais celle qui est applicable aux effets de l’insolvabilité. Les
effets de l’insolvabilité, au lieu d’être régis par la loi de l’État d’ouverture de la procédure,
peuvent l’être, par exemple, par la loi applicable à la question de la validité et de
l’efficacité. Ainsi, les effets sur un droit de compensation pourront être déterminés, non
par la loi de l’État d’ouverture de la procédure, mais par la loi applicable au droit de
compensation.
La problématique des faillites
internationales
Une insolvabilité internationale renvoie à une situation dans laquelle les créanciers
(résidents ou non-résidents) de l’entreprise en difficultés sont de diverses nationalités.
La faillite de telles entreprises multinationales met les créanciers concernés dans une
situation délicate. Souvent, cela conduit à une course effrénée vers le tribunal national et
parfois étranger pour s’assurer le meilleur traitement possible (ce qui a pour conséquence
un transfert inéquitable). L’action des créanciers dans des juridictions étrangères soulève
des questions spécifiques. Fréquemment, les réponses dépendent du degré
d’acceptabilité et d’applicabilité des procédures d’insolvabilité du pays d’origine du
créancier dans les juridictions étrangères où est localisé le débiteur. La plupart des pays
sont enclins à protéger les créanciers à l’intérieur de leurs propres frontières.
Les difficultés :
Les faillites internationales apparaissent beaucoup moins nombreuses que les faillites
internes. Mais elles mettent en jeu des intérêts souvent considérables et leur caractère
international est un grand facteur de complexité. Un décalage s'est creusé entre le droit et
la réalité économique : les sociétés sont internationales alors que le traitement de leurs
difficultés est essentiellement national. En effet, il n'existe pas d'autorité supra-étatique en
matière de faillites, les procédures étant mises en œuvre par des juridictions internes. Peu
de dispositions de nature internationales régissent les faillites. Le « mouvement naturel
d'harmonisation » qui devrait conduire à l'admission par tous les Etats d'une faillite
internationale unique semble rester un rêve qui tarde à devenir réalité. Il convient dès lors
de s'interroger sur les obstacles à cette harmonisation.
Les solutions du droit international
privé
Deux approches théoriques permettent de régler les difficultés inhérentes aux différences
d'appréhension des faillites par les Etats : la théorie de l'unité et de l'universalité de la
faillite ; et celle contraire de pluralité et de territorialité des procédures.
A- Unité et universalité de la faillite :
L'avantage d'une procédure unique est que tous les créanciers peuvent être traités de
manière vraiment égalitaire, puisque tous les biens du débiteur, même dispersés dans
différents pays sont regroupés en une masse unique. Par ailleurs, cette méthode est plus
ordonnée et donc plus favorable à un éventuel redressement de l'entreprise en difficulté.
B- Pluralité et territorialité de la faillite:
Cette doctrine est justifiée par la souveraineté des Etats : puisque les procédures de faillite
nécessitent des actes d'exécution qui impliquent éventuellement des mesures de contrainte
qui ne peuvent être ordonnées que par une autorité nationale et pas par une autorité
étrangère, il revient à chaque Etat d'organiser la procédure de faillite sur son territoire. Elle
présente l'intérêt de protéger les créanciers locaux et s'avère plus facile à mettre en œuvre,
puisque les organes de la procédure, et en particulier le syndic, sont sur place.
Les inconvénients de la territorialité sont nombreux : elle entraîne la constitution de sous-
masses et interdit quasiment le traitement égalitaire des créanciers. De plus, elle rend la
faillite beaucoup plus onéreuse en raison de la pluralité de syndics, d'inventaires à établir
et de procédures à organiser. En outre, elle empêche en pratique le redressement de
l'entreprise en difficulté.
La Loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité
internationale
La Loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité, adoptée en 1997, vise à aider les États à doter
leur législation sur l’insolvabilité d’un cadre moderne, harmonisé et équitable permettant
de mener plus efficacement les procédures internationales concernant les débiteurs en
proie à de graves problèmes financiers ou en situation d’insolvabilité. Il peut s’agir de cas
où le débiteur a des avoirs dans plus d’un état ou de cas où certains des créanciers ne sont
pas de l’état où se déroule la procédure. En principe, la procédure se déroulant au centre
des intérêts principaux du débiteur est censée être responsable au premier titre de
l’administration de l’insolvabilité du débiteur quel que soit le nombre d’états dans lesquels
le débiteur a des avoirs et des créanciers, sous réserve de procédures de coordination
appropriées tenant compte des nécessités locales.
La Loi type reflète, en matière d’insolvabilité internationale, les pratiques caractéristiques
de systèmes d’insolvabilité modernes et efficaces. Aussi, les états qui l’adopteront
introduiront-ils certains ajouts et améliorations utiles à leurs régimes nationaux
d’insolvabilité visant à résoudre les problèmes qui se posent dans les cas d’insolvabilité
internationale.
Origine de la Loi type :
La Loi type est centrée sur quatre éléments jugés essentiels pour la conduite des
procédures d'insolvabilité internationale, à savoir l'accès, la reconnaissance, les mesures
(l'assistance) et la coopération.
A- L'accès
Un des principaux objectifs de la Loi type est d'établir des procédures simplifiées pour la
reconnaissance des procédures étrangères afin d'éviter une longue authentification ou
d'autres processus souvent applicables et d'apporter de la certitude concernant la
décision à reconnaître. Ces dispositions essentielles permettent la reconnaissance
d'ordonnances rendues par des tribunaux étrangers aux fins d'ouvrir des procédures
étrangères pouvant être reconnues et d'en nommer le représentant étranger. À condition
de remplir des conditions précises, une procédure étrangère peut être reconnue comme
une procédure principale se déroulant là où le débiteur a le centre de ses intérêts
principaux à la date de l'ouverture de la procédure étrangère ou comme une procédure
non principale se déroulant là où le débiteur a un établissement
C- Les mesures
Un principe fondamental de la Loi type est que les mesures jugées nécessaires pour la
conduite coordonnée et équitable d'une procédure d'insolvabilité internationale devraient
être disponibles pour faciliter la procédure étrangère. En précisant quelles mesures sont
disponibles, la Loi type n'importe pas les mesures prévues par la législation étrangère dans
le système d'insolvabilité de l'État adoptant, et n'applique pas non plus à la procédure
étrangère les mesures qui seraient disponibles dans la législation de l'État adoptant.
D- La coopération et la coordination
Ces dispositions traitent de la coopération entre les tribunaux des États où se trouvent les
actifs du débiteur et de la coordination des procédures concurrentes concernant ce
débiteur. La Loi type habilite expressément les tribunaux à coopérer dans les domaines
qu'elle régit et à communiquer directement avec leurs homologues étrangers. Les
représentants étrangers et locaux sont également autorisés à coopérer avec les tribunaux
et entre eux. Les dispositions sur la coordination des procédures concurrentes visent à
favoriser les décisions permettant d'atteindre au mieux les objectifs des deux procédures,
qu'il s'agisse d'une procédure locale et d'une procédure étrangère ou de plusieurs
procédures étrangères.
CONCLUSION
Bibliographie
- Sénéchal M., Dammann R., Le droit international de l'insolvabilité, juin 2018, Lextenso.
- La Loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité internationale : le point de vue du juge ; 2012.
- Loi type de la CNUDCI sur l'insolvabilité internationale (1997) ; 1997.
- Article : L'apport du droit communautaire au règlement des faillites internationales ; Michel Menjucq;
Année 2005
- MEMOIRE DE DESS ; les apports de règlements communautaires sur les faillites au droit international
privé ; par Eric MADRE ; 2003/2004.
- Guide législatif sur le droit de l’insolvabilité ; CNUDCI, 2005.
- Droit des entreprises en difficulté 2016-2017 Ed.2, Vidal, Dominique Giorgini, éditeur Gualino, 2016.