Plan Introduction I. De la décentralisation à la régionalisation 1. Le projet d’autonomie de la Région du Sahara 2. Processus de décentralisation au Maroc II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara a. Les compétences de la Région autonome du Sahara b. Les organes de la Région autonome du Sahara 2. Evaluation de la régionalisation dans la pratique et les expériences étrangères Conclusion Introduction La décentralisation est un système d'organisation dans lequel l'Etat transfert des compétences au profit de collectivités locales élues, dotées la personnalité morale et de l'autonomie financière (Il s'agit, selon la Constitution, de la région, de la préfecture, de la province et de la commune). Elle est perçue comme étant la reconnaissance de l’existence juridique de collectivités secondaires qui, dotées de la personnalité juridique, ont vocation de gérer leur propre intérêts par l’intermédiaire d’organes issues d’elles même. En matière d’organisation territoriale, la régionalisation est une forme de décentralisation au profit des régions. Par le biais de ce système, l’Etat central accorde aux instances régionales une grande marge de manœuvre administrative et financière en vertu du principe de la subsidiarité. Le choix stratégique du Maroc d’appliquer le processus de la régionalisation avancée trouve alors son fondement juridique dans la Constitution et dans les lois organiques s’y afférents. Introduction C’est dans le cadre d’une organisation optimale du territoire que la Constitution du 1er juillet 2011,comme texte fondateur de l’Etat, a posé les jalons d’un nouveau Maroc. Celui des régions qui augure de belles perspectives pour la société marocaine. En effet, la régionalisation avancée devra apporter une contribution déterminante au développement économique et social du pays. Et ce à travers la valorisation des potentialités et des ressources propres à chaque région, la mobilisation des différents acteurs locaux, la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des grands projets structurants et le renforcement de l’attractivité des régions. I. De la décentralisation à la régionalisation 1. Le projet d’autonomie de la Région du Sahara Parallèlement au processus de la décentralisation, instaurée au début de l’indépendance par le dahir du 2 décembre 1959, portant division administrative du Royaume et créant 801 communes urbaines et rurales, pour la première fois sur une base territoriale généralisée l’Etat du Maroc à été confronté dés les premières années de son indépendance à poursuivre ses démarches diplomatiques d’un coté et militaire d’un autre coté dans le cadre de parachèvement de son unité territoriale. Dan ce cadre de grands efforts ont été déployés dans la résolution du conflit qui oppose l’Etat Marocain au Front Polisario au sujet du Sahara marocain dit «occidental» l’idée d’autonomie de ce territoire a émergée. Elle est venue couronner positivement tout un processus de dialogues externe et interne favorisant nettement une troisième voie, qui consiste en une intégration du Sahara au Maroc avec une large autonomie. I. De la décentralisation à la régionalisation 1. Le projet d’autonomie de la Région du Sahara Repères historiques 1958. Déclenchement, en janvier, de l’opération militaire franco- espagnole contre l’Armée de libération du Sud marocain (ALSM) au Sahara occidental. Accord entre l’Espagne et le Maroc sur la rétrocession de la province de Tarfaya le 1er avril. 1975. Lancement, le 6 novembre, de la « marche verte » pour le Sahara occidental à l’initiative de feu Hassan II. L’accord tripartite signé à Madrid entre le Maroc, l’Espagne et la Mauritanie, le 14 novembre, consacre le partage du territoire entre le Maroc et la Mauritanie. 1976. Violents affrontements, au début de l’année, entre les troupes marocaines et algériennes à Amgalla (Sahara occidental). Le 27 février, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Tindouf (Algérie). Le 7 mars, rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie. I. De la décentralisation à la régionalisation 1. Le projet d’autonomie de la Région du Sahara Repères historiques Le 20 juin 2001. Un plan de l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, James Baker, prévoyait « une large autonomie du territoire dans le cadre de la souveraineté marocaine comprenant une étape transitoire de 5 ans avant la tenue du référendum». En effet, le Maroc a accepté cette proposition comme étant une base de négociation, mais fut rejeté par le Polisario et l’Algérie. Cette dernière insiste à défendre la thèse de « la partition du territoire comme mode de règlement du conflit» Le 23 mai 2003. James Baker présentait un nouveau plan qui, à la faveur des autres protagonistes, remettait en cause le principe de la souveraineté marocaine au Sahara. En plus, ce plan accorde de larges pouvoirs au secrétaire général, l’habilitant à l’interpréter et à imposer son interprétation aux parties en cas de désaccord. Prenant acte du caractère coercitif d’un plan attentatoire aux modes de règlement pacifique tels que les bons offices, ou la médiation qui écartent toute solution imposée et des blocages qui s’ensuivent, l’ONU par la résolution du conseil de sécurité (C.S.) du 28 novembre 2004 appela à « un règlement politique mutuellement acceptable par les parties». I. De la décentralisation à la régionalisation 1. Le projet d’autonomie de la Région du Sahara Repères historiques 11 avril 2007. Le Représentant permanent du Royaume du Maroc a remis une lettre transmissive de l’«Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara». 30 avril 2007. Le Conseil de Sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 1754 qui tout en prenant note de l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara, a salué les efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement de cette question. De même, la résolution «demande aux parties d’engager des négociations de bonne foi sans conditions préalables, en tenant compte des développements survenus ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». I. De la décentralisation à la régionalisation 1. Le projet d’autonomie de la Région du Sahara
le Roi Mohammed VI a souligné dans un discours historique
prononcé le 6 mars 2003 à Laâyoune : «Si nous nous sommes engagés dans les négociations pour une solution juste et permanente sur la base de l'accord des Nations unies auquel nous sommes restés attachés, c'est parce qu'il a été l'objet d'un large consensus international et parce qu'il s'inscrit avant tout dans le cadre du respect de la souveraineté marocaine et de son intégrité territoriale et est en parfaite conformité avec nos orientations stratégiques, basées sur la démocratie, la régionalisation, la décentralisation et la sauvegarde de la stabilité de la région du Maghreb Arabe et le renforcement de l'unité des peuples de la région, au lieu de leur déchirement par la fabrication d'entités fictives» I. De la décentralisation à la régionalisation
2. Processus de décentralisation au Maroc
D’après les dates marquants et les contextes de différentes réformes de décentralisation, le processus de décentralisation au Maroc à toujours émané d’une action unilatérale et autoritaire de l’Etat selon une perspective ascendante (de haut en bas). Il n’est pas une réponse à des demandes d’autonomies exprimées par les populations, ou leurs représentants exigeant une plus grande participation à la gestion des affaires locale. Jusqu’à nos jours le Maroc a su capitaliser sur son expérience en matière de gestion territoriale, commencée dès 1960 avec l'adoption de la première Charte communale , et ce à travers une démarche cumulative qui donne une place importante à la concertation et à l'écoute des acteurs locaux. I. De la décentralisation à la régionalisation 2. Processus de décentralisation au Maroc : 1959-1976: Instauration des principales bases de la décentralisation : dahir du 2 décembre 1959 portant division administrative du Royaume et créant 801 communes urbaines et rurales pour la première fois sur une base territoriale généralisée le 23 Juin 1960 : la première charte communale fut adoptée annonçant un régime initiatique du processus de décentralisation avec une sphère de compétences naturellement restreintes l’adoption de la charte communale en 1976, qui a été un tournant historique et une nouvelle étape de la décentralisation qui fut amorcée. Les compétences de la commune, cellule de base d’exercice de la démocratie de proximité, ont été largement étendues, son rôle économique, social et culturel expressément prononcé, son régime bicéphale aboli, et la pratique de tutelle relativement assouplie. 1992-2002: La Région comme nouvelle Collectivité Locale et adoption d'une nouvelle charte communale : 1992 a été marquée par la création de 668 nouvelles communes et l’érection par la constitution révisée en cette même année de la région en collectivité locale Refonte de la charte communale en 2002. Elle a marqué un saut qualitatif dans le processus de décentralisation I. De la décentralisation à la régionalisation 2. Processus de décentralisation au Maroc : 2009: Amélioration de la gouvernance locale et modernisation de la gestion financière des collectivités locales : Réforme de la charte communale refonte de la loi sur l’organisation des finances locales 29 juillet 2011: Une nouvelle étape de développement de la décentralisation et de la régionalisation au Maroc : Promulgation de la nouvelle constitution en 2011, qui a donnée de nouvelles perspectives à la régionalisation avancée, fondée sur l'appui de l'autonomie des collectivités territoriales, et l'exercice de leurs compétences sur la base des principes de libre administration, de coopération et de solidarité entre les communes et entre celle-ci et les autres collectivités territoriales. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara Alors que le processus de résolution du conflit mis en place par les Nations-Unies au lendemain du cesser le feu (1991) s’est enlisé autour de la définition du corps électoral, l’option référendaire renvoyait à un choix binaire - indépendance du Sahara sous l’égide du Polisario ou bien rattachement des «Provinces du Sud» au reste du territoire marocain - et présentait aux protagonistes trop de risques car elle offrait soit la victoire totale soit la défaite totale. Les autorités marocaine ont été alors convaincu de la nécessité de trouver une solution consensuelle au Sahara qui garantit la souveraineté territoriale du Maroc et préserve aux populations locales leurs traditions et spécificités culturelles. C’est ainsi qu’il avait appelé en 1984, à procéder à une organisation administrative tout ce qui était pris en compte par les traditions politiques marocaines. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara S'inspirant des propositions pertinentes de l'ONU et des dispositions constitutionnelles en vigueur dans les États géographiquement et culturellement proches du Maroc, et en s'appuyant sur des normes et standards internationalement reconnus, l’initiative marocaine d'autonomie de la région du Sahara, sous forme de 35 propositions, pose les règles pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait la question du Sahara, et ce afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable. Cette initiative prévoit entre autre l'engagement du Maroc en faveur d'une solution politique définitive, en octroyant les compétences nécessaires à la Région autonome du Sahara et en précisant les organes de la Région, selon un Processus d'approbation et de mise en œuvre du statut d'autonomie. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara a. Les compétences de la Région autonome du Sahara: Dans le respect des principes et des procédures démocratiques, les populations de la Région autonome du Sahara, agissant par l'intermédiaire d'organes législatif, exécutif et judiciaire auront, dans les limites territoriales de la Région, la compétence notamment dans les domaines : - de l'administration locale, de la police locale et des juridictions de la Région. - économique: le développement économique, la planification régionale, l'encouragement des investissements, le commerce, l'industrie, le tourisme, et l'agriculture. - du budget et de la fiscalité de la Région. - des infrastructures : l'eau, les installations hydrauliques, l'électricité, les travaux publics et le transport. - social : l'habitat, l'éducation, la santé, l'emploi, le sport, la sécurité et la protection sociale - culturel, y compris la promotion du patrimoine culturel sahraoui hassani - de l'environnement. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara a. Les compétences de la Région autonome du Sahara: La Région autonome du Sahara disposera des ressources financières nécessaires à son développement dans tous les domaines. Ces ressources seront notamment constituées par: les impôts, taxes et contributions territoriales édictés par les organes compétents de la Région. les revenus de l'exploitation des ressources naturelles affectés à la Région. la partie des revenus des ressources naturelles situées dans la Région et perçus par l'État. les ressources nécessaires allouées dans le cadre de la solidarité nationale. Les revenus provenant du patrimoine de la Région. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara b. Les organes de la Région : Le Parlement de la Région autonome du Sahara sera composé de membres élus par les différentes tribus sahraouies, et de membres élus au suffrage universel direct par l'ensemble de la population de la Région. La composition du Parlement de la Région Autonome du Sahara devra comprendre une représentation féminine appropriée. Le pouvoir exécutif de la région autonome du Sahara sera exercé par un Chef de Gouvernement élu par le Parlement régional. Il est investi par le Roi. Le Chef de Gouvernement est Représentant de l'État dans la région. Le Chef du Gouvernement de la Région autonome du Sahara forme le gouvernement de la Région et nomme les administrateurs nécessaires pour exercer les pouvoirs qui lui sont dévolus en vertu du statut d'autonomie. Il est responsable devant le Parlement de ladite Région. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara b. Les organes de la Région : Des juridictions peuvent être créées par le Parlement régional afin de statuer sur les litiges nés de l'application des normes édictées par les organes compétents de la Région autonome du Sahara. Leurs décisions seront rendues, en toute indépendance, au nom du Roi. Le Tribunal Régional Supérieur, la plus haute juridiction dans la Région autonome du Sahara, statue en dernier ressort, sur l'interprétation de la loi de la région, sans préjudice des compétences de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel du Royaume. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara Les lois, les règlements et les décisions de justice émanant des organes de la Région autonome du Sahara doivent être conformes au Statut d'autonomie de ladite Région et à la Constitution du Royaume. Les populations de la Région bénéficieront de toutes les garanties qu'apporte la Constitution marocaine en matière de droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus. La Région autonome du Sahara disposera d'un Conseil économique et social composé de représentants des secteurs économiques, sociaux, professionnels et associatifs, ainsi que de personnalités hautement qualifiées. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 1. Les éléments de base de la proposition marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara L'État conservera la compétence exclusive, notamment sur : les attributs de souveraineté, notamment le drapeau, l'hymne national et la monnaie. les attributs liés aux compétences constitutionnelles et religieuses du Roi, Commandeur des croyants et Garant de la liberté du culte et des libertés individuelles et collectives. la sécurité nationale, la défense extérieure et de l'intégrité territoriale. les relations extérieures. l'ordre juridictionnel du Royaume II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara 2. Evaluation de la régionalisation dans la pratique et les expériences étrangères Modèles comparés et expériences internationales L’Espagne : un modèle de l’État régional L'Espagne est divisée en 17 régions, appelées communautés autonomes. Le système espagnol repose sur plusieurs principes : la constitutionnalité, l’unité, l’égalité, la solidarité, et l’interdiction de constituer des fédérations entre les communautés autonomes. Une séparation est opérée entre les attributions des pouvoirs locaux et celles du pouvoir central Ces communautés sont dotées d’un organe législatif, d’organes exécutifs et d’une Cour de justice. A noter cependant que certaines régions n’ont aucun statut d’autonomie par rapport à d’autres plus autonomes (région catalane) II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara
L’Allemagne : un modèle de fédéralisme
Le modèle allemand est constitué d’entités fédérés appelées les länder qui sont au nombre de 16; les Länder ont un rôle beaucoup plus étendu. Leurs domaines de compétence sont surtout la police et l'éducation mais également l'environnement, la construction, l'aide sociale, le commerce, l’économie, alors que le gouvernement fédéral a un rôle de coordination et d'harmonisation ; Chaque Land possède une constitution et presque tous, ont une cour constitutionnelle. Ils sont dirigés par un gouvernement, conduit par un président qui est nommé par un parlement ; Ils participent via leurs représentants au parlement (Bundesrat) à l'élaboration de la législation fédérale mais c’est la constitution qui définit les matières sur lesquelles ils sont consultés. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara le modèle Italien La Constitution italienne de 1948 reconnaît deux catégories de régions : quinze régions à statut ordinaire (Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Emilie-Romagne, Toscane, Marches, Ombrie, Latium, Abruzzes, Campanie, Molise, Calabre, Basilicate, Pouilles) et cinq régions à statut spécial disposant de pouvoirs législatifs et administratifs forts larges. Ces régions autonomes ont clairement été créées dans le but de prévenir tout séparatisme, deux d'entres elles étant des îles (la Sicile et la Sardaigne), les trois autres étant des régions frontalières abritant des populations non italophones (le Val d'Aoste, le Trentin-Haut-Adige et le Frioul-Vénétie julienne). II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara Appréciations de trois modèles Le modèle allemand s’apprête à ne pas à être applicable au cas marocain (L’Allemagne est un Etat fédéral alors que le Maroc est un Etat unitaire); La démarche espagnole progressive, planifiée et d’adaptation pourrait servir d’exemple pour le Maroc et faire du projet d’autonomie du Sahara le premier pas vers une nouvelle régionalisation Le modèle espagnol pourrait aussi être utile parce que les régions y ont des statuts différents et chacune un statut particulier, il existe même des régions n’ayant aucun statut d’autonomie. La symbolique de l’hiérarchie y est aussi très présente. Mais il est à noter qu’ En Espagne, la régionalisation se fonde essentiellement sur l’autonomie alors qu’au Maroc l’autonomie ne sera appliquée que dans le Sud). II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara Appréciations de trois modèles Le modèle italien a instauré un régime de régionalisation sans atteindre l’autonomie. Ce qui a permis à l’Etat de contenir les séparatistes du Sud du pays grâce à son système de régionalisation avancée. Le modèle marocain de régionalisation pourrait donc s’inspirer du modèle italien. Le but du législateur marocain a été d’instaurer une régionalisation qui combine à la fois les nouvelles exigences et les spécificités marocaines : vers un modèle marocain de régionalisation. La Forme de régionalisation envisagée résulte d’un processus de décentralisation et d’administration autonome à différentes vitesses peut être conduit en fonction des spécificités, des potentialités, des ressources endogènes dans une région. C’est dans ce cadre que le législateur à opter pour un nouveau découpage régional (12 régions) et un statut particulier de la région du sud avec des domaines expressément précis sous souveraineté de l’Etat. II. La régionalisation avancée comme solution à la question du Sahara La régionalisation avancée constitue alors le prélude à une profonde réforme des structures de l’Etat et aussi à un transfert de pouvoir de l’Etat aux territoires. Il convient de souligner que le nouveau modèle de régionalisation avancée insiste sur la mise en place d’un nouveau rapport entre l’État et la région basé sur la contractualisation. C'est-à-dire l’abandon du modèle traditionnel basé sur la tutelle. Le passage d’un modèle de tutelle vers celui de contractualisation est un tournant majeur dans la gouvernance territoriale au Maroc. Conclusion Conscient de la complexité de l’arrangement autonome du Sahara, l’initiative marocaine se présente comme une solution de compromis fondée sur le réalisme, et qui est, peut-être, la seule solution politique conforme à la pratique moderne de résolution des conflits. Elle repose sur deux principes : le principe de la solidarité et le principe de subsidiarité. Ces derniers vont conditionner les relations entre le pouvoir central et la région dite autonome. Cette initiative n’est pas isolée. En effet, la Constitution de 2011 a institutionnalisé la “Régionalisation avancée” qui regroupe les principes d’autonomie administrative des gouvernements locaux (chapitre 9, articles 135-146). En l’état, l’article 140, alinéa 1, de la nouvelle Constitution précise que « Sur la base du principe de subsidiarité, les [régions] (…) ont des compétences propres, des compétences partagées avec l’Etat et celles qui leur sont transférables par ce dernier ». L’article 140, alinéa 2, leur attribue, « (…) dans leurs domaines de compétence respectifs et dans leur ressort territorial, (…) un pouvoir réglementaire (…) ». La décentralisation traduite dans cette « régionalisation avancée » est par ailleurs fondée sur trois orientations fondamentales : l’élection du conseil régional, les pouvoirs de son président et la démocratie participative. A ce titre, preuve de bonne foi, le Maroc a lancé en 2015 le nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud, avec un budget de 8 milliards de dollars afin d’accélérer le développement dans la région à moyen et long terme. Bien que le plan d’autonomie de la région du Sahara soit toujours soumis à la négociation, ses points essentiels révèlent plusieurs avantages pour la région et affirment sa faisabilité. Merci de votre attention Bibliographie
l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du
Sahara :http://www.maroc.ma/fr/system/files/documents_actualite/initiative_marocaine.p df Repères historiques: http://www.amb- maroc.fr/Dossiers/Sahara_marocain_reperes_historiques.htm Processus de décentralisation http://www.pncl.gov.ma/fr/Decentralisation/Pages/Processus-de- d%C3%A9centralisation.aspx Régionalisation et Constitution de 2011: http://www.muat.gov.ma/Telechargement/RH/fc/f_appui/juridique/Nouvelle%20ju risprudence/1.pdf Autonomie et régionalisation : https://www.fes.org.ma/common/pdf/publications_pdf/cahiersB_11/cahiersB_11.p df