Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Enonciation comme:
• OU OU • ET ET
La norme entre la langue et la parole (et la parole
et la langue)
En sémiotique, le rapport entre nouveauté dans le
discours particulier et sédimentation des pratiques
langagières a été formalisé par Fontanille dans la
notion de « praxis énonciative » (Sémiotique du
discours, 1998). Ce rapport entre ce qui est possible,
pertinent, éventuellement programmable, et ce qui est
produit par les locuteurs ne relève plus seulement du
rapport entre virtualité et réalisation, mais concerne
différents degrés de présence discursive qui peuvent
être pensés de manière complexe selon différents
modes d’existence
Les modes d’existence de la praxis
énonciative
Cette schématisation rend visible la complexité de nos opérations langagières
prises entre création et sédimentation, car elle démultiplie les étapes du passage
langue-parole. La position du virtuel, hors champ du schéma, car abstraite de la
dynamique de la praxis énonciative, concerne tout ce qui est a priori possible dans
un système ; l’actualisation concerne le processus de passage à l’acte, la
réalisation la mise en discours et, enfin, la potentialisation concerne le processus
inverse qui suit la réalisation, c’est-à-dire un processus de mise en attente des
significations qui peuvent par la suite être virtualisées.
La praxis énonciative n’est pas la somme de tous les discours, mais le lieu d’une
schématisation discursive qui permet de rendre compte de l’épaisseur de nos
réalisations langagières, prises entre des horizons d’attente (protension) et des
arrière-plans en mémoire (retension). Ce schéma met en valeur le fait que chaque
discours possède une épaisseur discursive, à savoir un réservoir qui est en partie
écarté du champ de la pratique en acte mais qui peut être partiellement re-
sollicité par un mouvement d’appropriation et d’actualisation. Ce mouvement
d’actualisation est à comprendre comme une sélection par rapport à tout ce qui a
été auparavant virtualisé.
Paul Klee, Esquisses pédagogiques, 1925
De l’alphabet de signes à la peinture
Paul Klee, Vrille, 1932
Paul Klee, Eclair multicolore, 1927
• Klee repère les dimensions spécifiques de l’ordre plastique : la
ligne, qui dépend de segments (longs ou courts), d’angles
(aigus ou obtus), de longueurs de rayon, est gérée par la
mesure, tandis que les tonalités ou le clair-obscur concernent
de questions de poids : le blanc peut posséder par exemple une
énergie plus ou moins concentrée ou diffuse, le noir être plus
ou moins alourdi : ces degrés peuvent se peser entre eux, en
repérant ou non des énergies intermédiaires.
1. Assertion (débrayage):
contenu d’un énoncé présent dans le champ
de présence du discours
2. Assomption (embrayage):
prise de responsabilité du contenu de
l’énoncé de la part du sujet de l’énonciation
Enonciation énoncée et
métalangage visuel
1. Thématisation de l’acte énonciatif
Vermeer, L’allégorie de la peinture, 1665-66
1.2. Velázquez, Las Meninas, 1657
Magritte, La condition humaine, 1933
2. L’embrayage et l’appel direct au spectateur
Isabelle Eshraghi, Avoir 20 ans à Téhéran, 1999
Pieter Claesz,
Vanitas with Violin and Glass Ball
3. La perspective
Tintoretto, Suzanne et les vieillards, 1555
• une vision monoculaire
• la projection d'une partie de l'espace sur une
surface, le « tableau »
• le peintre est immobile, la scène est immobile,
le spectateur est immobile
• l'œil du peintre n'a aucune limitation d'angle de
vision, bien qu'il voie « devant »
• l'œil du spectateur est censé être situé à la
même position que l'œil du peintre
Masolino et Masaccio, La Guérison de l'infirme et
la résurrection de Tabitha, Chapel Brancacci,
Florence, autour de 1386
4. Incarnation de l’acte d’énonciation dans l’énoncé
(technique affichée: support/apport/geste)
2. FENETRE : Projeter/Explorer/Devancer
VS
1. FIGURE/FOND
3. LA POSE
Stratégies de soustraction
de la présence
Gradients de la présence:
intensité/extension
Rineke Dijkstra
Abigail, Herzliya, Israel, April 10, 1999
Rineke Dijkstra, Nicky, The Krazyhouse,
Liverpool, England, 1999 (EXPOSITION).
Roche, Rome, « Pierluigi », 1984
OBSTRUCTION
Laura Henno, Summer Crossing, 2008
INACCESSIBILITE
Denis Roche, 24 décembre 1984
Les sables d’Olonne Atlantic Hôtel, chambre 301
ACCESSIBILITE
Le photographe est face à la grande fenêtre
d’une chambre d’hôtel ; son regard capture en
partie ce qui est au-delà de la vitre, c’est-à-dire
sa compagne, et en partie ce qui est derrière lui
et qui se reflète sur la vitre (la mer). C’est le
corps même du photographe qui partiellement
émerge aussi de la vitre de la grande fenêtre.
Cette photo montre le face-à-face du preneur de
vue et du modèle qui se transforme en une
projection des deux corps sur une même surface
d’inscription : il s’agit d’une vitre qui sépare, mais
en même temps qui relie, rapproche et superpose
les corps des protagonistes.
La vitre fonctionne comme une surface tantôt
réfléchissante, tantôt transparente. Le corps du
photographe, s’interposant entre les rayons
solaires directs et la grande fenêtre, projetant
ainsi son image en partie comme reflet et en
partie comme ombre, s’impose comme condition
de possibilité de l’apparition, au-delà de la vitre,
de l’image de sa compagne.
L’obstacle de la distance requise par le dispositif
photographique qui engendre la séparation entre
le photographe et son modèle devient, grâce à la
vitre, un moyen d’accessibilité à la vision et du
photographe et de son modèle, à savoir
l’apparition des deux corps projeté l’un sur l’autre.
L’espace comme lieu du conflit
• L’exposition caractérise tout ce qui se donne à voir à l’observateur (qui est censé vouloir
regarder) ; l’énonciateur n’a rien à cacher.
La stratégie particularisante
La stratégie particularisante est « quelque peu myope », car l’énonciataire prend une partie
isolée de l’objet qui n’est ni exemplaire ni représentative. Il valorise la « spécificité » de cette
partie isolée.
La stratégie englobante
Cette stratégie s’inscrit dans un système de valeur de totalité, un ensemble cohérent de l’objet
qui s’appuie sur le principe de compréhension et de domination. La nature de ses actes
perceptifs est de « rassembler ».
La stratégie cumulative
La stratégie cumulative n’a pas la possibilité d’accéder à tous les aspects de l’objet à la fois. Elle
parcourt les différents aspects de l’objet au fur et à mesure pour atteindre l’exhaustivité.
NB: Il est évident qu’un discours n’offre pas de réalisation pure d’un type, à l’exclusion de tous
les autres, mais les combine.
• Focalisation unique vs 360° = mêmeté vs ipséité
Analyse plastique
Aspect proprement pictural de la peinture, aspect proprement
photographique de la photo… en dehors de toute fonction
représentative (ex. texture)
La pertinence:
une figure possède une densité “normale” ou, autrement dit, un
formant figuratif est pertinent si le nombre de traits qu’il réunit est
minimal, c’est-à-dire nécessaire et suffisant pour permettre son
interprétation comme représentant un objet du monde naturel
(figurativité moyenne). Mais il y a aussi des excès (l’iconisation
de l’hyperréalisme) et les insuffisances (appauvrissement des
figures, voir Picasso).
Plastique 1
• Le cadre-format est le point de départ de l’analyse et permet de
concevoir une grille topologique virtuellement sous-tendue à la
surface offerte à la lecture : les catégories topologiques, les unes
« rectilignes » ‑ telles que haut/bas ou droite/gauche – les autres
« curvilignes » ‑ périphérique/central ou cernant/cerné – grillagent la
surface cadrée en y traçant les axes et/ou en y délimitant les plages,
en accomplissant ainsi une double fonction :
1. segmentation de l’ensemble en parties discrètes ou zones
2. orientation d’éventuels parcours sur lesquels les éléments de lectures
se trouvent étalés.
• Après cette première segmentation topologique en sous-ensemble
discrets, il faut articuler ceux-ci avec : 1. les catégories chromatiques
(fonction individuante et intégrante : surfaces pleines) et 2. les
catégories éidétiques (fonction isolante ou discriminatoire : les lignes,
les contours).
Plastique 2
L’axe paradigmatique (“ou…ou”) définit les unités et permet d’enregistrer la
présence d’un trait sur la surface examinée par rapport à l’absence du trait
contraire de la même catégorie mais c’est l’axe syntagmatique, constitué par
des relations “et…et”, qui nous renseigne sur le mode de co-présence des
termes et des figures sur une même surface.
Il faut repérer des contrastes plastiques qui se définissent comme la co-
présence sur la même surface de termes opposés de la même catégorie (pointu
vs arrondi, p.e., pour les catégories éidétiques).
La lecture de ces surfaces n’est donc pas linéaire mais prévoit des sauts
anaphoriques ayant pour fonction de connecter différents parcours entre eux.
D’autres marques d’orientation de la lecture : pour les figures éidétiques, le
parcours allant du pointu à l’arrondi, pour les figures chromatiques, du non
saturé au saturé.
• Découpage du niveau figuratif par objets