assurances terrestres LES REGLES APPLICABLES AU CONTRAT D’ASSURANCE
• TITRE I : LA FORMATION DU CONTRAT D’ASSURANCE
• TITRE II : LA DETERMINATION DU RISQUE COUVERT PAR LE CONTRAT D’ASSURANCE • CHAPITRE I : LES RESTRICTIONS LEGISLATIVES • CHAPITRE II : LES PRECAUTIONS PRISES PAR LE LEGISLATEUR POUR CIRCONSCRIRE LES RISQUES • TITRE III : L’EXECUTION DU CONTRAT D’ASSURANCE • CHAPITRE I : LE PAIEMENT DE LA PRIME • CHAPITRE II : SINISTRES ET INDEMNISATIONS • CHAPITRE III : LES DIFFICULTES D’EXECUTION DU CONTRAT D’ASSURANCE • TITRE IV : L’EXTINCTION DU CONTRAT D’ASSURANCE • CHAPITRE I : L’EXTINCTION DEFINITIVE DU CONTRAT D’ASSURANCE • CHAPITRE II : L’EXTINCTION PARTIELLE DU CONTRAT D’ASSURANCE • CHAPITRE III : L’EXTINCTION PROVISOIRE DU CONTRAT D’ASSURANCE LA FORMATION DU CONTRAT D’ASSURANCE • L’article 1108 du code civil prévoit quatre (4) conditions de validité du contrat. Il s’agit de : la capacité des parties qui s’obligent, le consentement non-vicié, l’objet et la cause • Les contrats d’assurance sont rangés dans la catégorie des actes d’administration • Il faut faire la distinction entre la réunion des consentements au moment de la conclusion du contrat et celle des consentements au moment de la modification du contrat. • La proposition d’assurance est une offre faite par l’assuré. Elle doit faire l’objet d’acceptation pour qu’il y ait contrat. La réunion de consentement dans un contrat d’assurance présente certaines particularités. Il faut faire une distinction entre le contrat d’assurance initial et la modification du contrat qui est beaucoup plus simple. • La formation du contrat d’assurance est généralement précédée d’une phase de pourparlers qui s’engagent entre celui qui désire s’assurer et l’assureur ou son representant. • La proposition d’assurance n’engage ni l’assureur, ni l’assuré car sur le plan juridique elle équivaut seulement à une offre de contracter faite par l’assuré à l’assureur bien que le document émane de l’assureur • Une fois que l’offre de contracter est acceptée, les parties sont liées car le contrat est valable. La modification du contrat • Elle peut se faire par un accord explicite entre assureur et assuré et quand c’est le cas elle donne lieu à l’élaboration d’un avenant signé par les deux parties. • Elle peut aussi se faire de façon tacite. C’est le cas lorsque l’une des parties adopte un certain comportement qui implique qu’elle veut modifier le contrat et l’autre y adhère implicitement. LES ECRITS CONSTATANT LA CONCLUSION D’UN CONTRAT D’ASSURANCE • La note de couverture La note de couverture peut être la preuve définitive d’un accord provisoire ou alors un moyen de preuve provisoire d’un contrat définitif. • La police d’assurance ( art 8 du code CIMA) Conditions générales et conditions particulières • L’avenant ( art 7 du code CIMA) TITRE 2 : LA DETERMINATION DU RISQUE COUVERT PAR LE CONTRAT D’ASSURANCE • LES RESTRICTIONS LEGISLATIVES - Les restrictions pour des raisons morales ( amendes pénales et fiscales + consequences des fautes intentionnelles) - Les restrictions pour les raisons techniques art 37 et art 38 du code CIMA ( vice propre de la chose assure, guerre civile, guerre étrangère, mouvements populaires, émeutes) La détermination conventionelle de l’aire contractuelle • Les exclusions conventionnelles de risques Les exclusions de risque sont particulièrement dangereuses pour les assurés dans la mesure où si un sinistre survient dans les hypothèses exclues, l’assureur ne lui doit aucune prestation. La détermination des exclusions externes relève du bon sens et ne pose pas de problèmes généralement. Ainsi quand on souscrit à une assurance Vol pour collection de tableaux, il va de soi que cette assurance ne donne pas droit à la garantie de l’assureur en cas de bris de glace du véhicule du propriétaire. La définition de l’objet du contrat entrainant automatiquement la non-assurance de toutes les exclusions externes. Les assureurs prévoient aussi des exclusions internes qui sont des trous dans le contrat. On parle alors d’exclusions de risques. Le terme « risque » ici fait référence à un événement encore appelé fait générateur ou alors à l’objet de la garantie de l’assureur. C’est la raison logiquement pour laquelle l’expression exclusion de risque vise l’exclusion d’un risque événement ou l’exclusion de la garantie lorsque c’est l’objet de la garantie qui est exclu dans le contrat. • Les risques évènements… • Exclusion de garantie de certains biens ou certaines personnes… • Exclusion de la garantie en cas de non-respect d’une mesure de prévention L’exclusion de risqué doit être écrite en caractères très apparents, formelle, limitée. L’obligation pesant sur le souscripteur de déclarer avec exactitude le risque… • Au moment de la souscription des contrats / l’utilisation des questionnaires • Art 18 et 19 du code CIMA sanctions à l’inobservation de l’obligation de declarer avec exactitude le risque Déclaration des aggravations de risques • L’aggravation de risque correspond à l’augmentation de la probabilité de survenance ou de l’intensité du sinistre. Elle peut être le fait de l’assuré ou le fait d’un tiers. Il y a une erreur à ne pas commettre : ne pas confondre aggravation de risque et augmentation de la valeur de la chose assurée. TITRE 3 : L’EXECUTION DU CONTRAT D’ASSURANCE • L’obligation principale qui pèse sur le souscripteur est celle de payer la prime lorsque survient le sinistre. L’assureur, quant à lui, a l’obligation de régler l’indemnité après déclaration du sinistre. LE PAIEMENT DE LA PRIME • La prime est divisible. La divisibilité n’est certes pas prévue par la loi, mais on peut la déduire de différents articles. • Le contrat d’assurance est un contrat réel Art 13 La prime est payable au domicile de l'assureur ou de l’intermédiaire dans les conditions prévues à l’article 541. • La prise d’effet du contrat est subordonnée au paiement de la prime par le souscripteur. • Il est interdit aux entreprises d’assurance, sous peine des sanctions prévues à l’article 312, de souscrire un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée ou de renouveler un contrat d’assurance dont la prime n’a pas été payée. • Par dérogation au principe énoncé aux alinéas précédents, un délai maximum de paiement de soixante (60) jours à compter de la date de prise d’effet ou de renouvellement du contrat peut être accordé au souscripteur, • pour les risques dont la prime du contrat excède quatre-vingt (80) fois le SMIG annuel du pays de localisation à l’exception des contrats des branches automobile, maladie et marchandises transportées. • Toutefois, le souscripteur devra signer un engagement exprès à payer la prime du contrat avant l’expiration du délai prévu. Lorsque l’engagement express de payer la prime est matérialisé par un effet de commerce, le terme maximum stipulé ne peut excéder le délai de 60 jours ci-dessus. • A défaut de paiement de la prime dans le délai convenu, le contrat est résilié de plein droit. La portion de prime courue reste acquise à l’assureur, sans préjudice des éventuels frais de poursuite et de recouvrement. • Le paiement doit être fait dans une monnaie ayant cours légal. L’article 3 du code CIMA interdit aux personnes physiques ou morales de souscrire des contrats d’assurance directs ou en rentes viagères non libellés en FCFA sauf autorisation du ministre en charge des assurances de l’Etat membre. Le paiement peut se faire par chèques, mandat, virement bancaire, effets de commerce, en espèces. • En matière d’assurance vie, l’assureur n’a pas d’action en recouvrement de la prime. Cela s’explique par le fait que ce type d’assurance comporte un volet capitalisation et que le contrat court sur une longue période. SINISTRES ET INDEMNISATIONS • C’est en principe à l’assuré conformément au droit commun de faire la preuve que le sinistre correspond au risque pris en charge par l’assureur, qu’il ne fait pas partie des exclusions prévues par la police. • La preuve se fait par tous les moyens et notamment grâce à des présomptions graves, précises et concordantes. La jurisprudence admet parfois que certaines conditions de la garantie sont de plein droit présumées remplies. Et dans ce cas, il appartient à l’assureur d’administrer la preuve contraire. Le sinistre • Art 12 du code CIMA/ • Le sinistre doit faire l’objet d’une declaration • Pas de forme ou contenu spécifiques pour la declaration. Par contre délais de declaration réglementés • Les autres obligations de l’assuré après sinistre… • La déchéance, sanction à l’inobservation des obligations post sinistre Les obligations de l’assureur en cas de sinistre • L’obligation fondamentale de l’assureur en cas de sinistre est le règlement de celui-ci. Cependant, il peut avoir une autre obligation telle que diriger le procès en défense de son assuré responsable. • Au moment de la conclusion du contrat, l’obligation de l’assureur est conditionnelle car la réalisation du risque est aléatoire. Elle devient certaine lorsqu’il y a sinistre. Dans le cas où la réalisation du risque est certaine au départ (assurance décès), l’obligation de l’assureur à terme incertain devient exigible en cas de réalisation du risque. Qui est le bénéficiaire de la prestation de l’assureur? • Très souvent, il s’agit de l’assuré souscripteur. Lorsqu’il y a stipulation pour autrui par contre, le créancier est le bénéficiaire stipulé dans le contrat ou encore l’assuré pour le compte duquel l’assurance a été souscrite. • En assurance de responsabilité, la victime a une action directe contre l’assureur du responsable sauf si celui-ci a déjà réparé le dommage. Il en est de même pour le créancier hypothécaire ou privilégié en assurance de choses. La victime tient de la loi ce droit qu’elle a de court-circuiter l’indemnité entre les mains de l’assureur. Le contrat d’assurance ne peut pas dépouiller la victime d’un droit qu’elle tient du législateur. C’est pour cela que l’assureur ne peut pas lui opposer les exceptions tirées du contrat. LES DIFFICULTES D’EXECUTION DU CONTRAT D’ASSURANCE • Comme tout contrat, le contrat d’assurance est susceptible de connaître des difficultés d’exécution et très souvent, il est de l’intérêt des parties de trouver des solutions amiables au conflit qui naissent entre elles ou alors de recourir à l’arbitrage. Mais il arrive qu’il faille emprunter la voie contentieuse. Le contentieux du contrat d’assurance met en jeu les règles de compétences d’attribution et territoriale d’une part et la prescription d’autre part, qui en matière d’assurance diffère de celle du droit commun. Compétence d’attribution • Le code CIMA est muet sur la question de la compétence d’attribution. Elle obéit donc aux règles de droit commun dans ses grandes lignes. Pour circonscrire le problème de la compétence d’attribution en matière d’assurance, il est nécessaire au préalable de prendre en compte la nature juridique du contrat concerné. Le contrat d’assurance peut être civil, commercial ou mixte selon la qualité des parties contractantes. Si le contrat est civil, seules les juridictions civiles sont concernées ; s’il est commercial, seules les juridictions commerciales sont concernées. S’il est mixte, le tribunal compétent est fonction de la qualité du défendeur. Compétence territoriale • Art 30 du code CIMA/ Dans toutes les instances relatives à la fixation et au règlement des indemnités dues, le défendeur (assureur ou assuré) est assigné devant le tribunal du domicile de l'assuré, de quelque espèce d'assurance qu'il s'agisse, sauf en matière d'immeubles ou de meubles par nature, auquel cas le défendeur est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés. • Toutefois, s'il s'agit d'assurances contre les accidents de toute nature, l'assuré peut assigner l'assureur devant le tribunal du lieu où s'est produit le fait dommageable. Prescription • Art 28 du code CIMA • Toutes actions dérivant d'un contrat d'assurance sont prescrites par deux ans à compter de l'événement qui y donne naissance. • Toutefois, ce délai ne court : • 1°) en cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour où l'assureur en a eu connaissance ; • 2°) en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont connaissance, s'ils prouvent qu'ils l'ont ignoré jusque-là. • Quand l'action de l'assuré contre l'assureur a pour cause le recours d'un tiers, le délai de la prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l'assuré ou a été indemnisé par ce dernier. • La prescription est portée à dix ans dans les contrats d'assurance sur la vie et, dans les contrats d'assurance contre les accidents atteignant les personnes, lorsque les bénéficiaires sont les ayants droit de l'assuré décédé. L’EXTINCTION DU CONTRAT D’ASSURANCE • La durée du contrat d’assurance est déterminée par la police. • Si le contrat est à durée indéterminée, il peut être résilié à n’importe quel moment par l’une des parties. En général, sauf clause contraire, on admet que le contrat est conclu pour un an. Ce qui correspond à la durée de la tacite reconduction. • Peu importe qu’il ait été conclu à durée déterminée ou indéterminée, il peut faire l’objet d’une extinction définitive, partielle ou provisoire.