FP Conduite de la Hongrie a l’égard
des Roumains de Transylvanie
Nous empruntons au Mémoire adressé au
Président Wilson par le R. P. Basile Lucaciu,
chef de lirrédentisme roumain au Parlement
de Budapest, les renseignements qui suivent,
sur la perséculion infligée aux Roumains de
Transylvanie par leurs maitres hongrois.
« Pendant que les Roumains versaient géné-
reusement leur sang dans d’incessants combats
contre le Croissant, leurs grands voisins chré-
tiens ne songeaient qu’é les dépouiller. En 1775,
l'Autriche, leur arracha la Bukovine, avec Su-
ceaya, la vieille capitale Moldave. En 1812, la
Russie leur enleva la moitié de la Moldavie, la
Ressarabie actuelle. Le Congrés de Paris, en
1856, leur en restilua une partie : mais la Rus-
sie repril de nouveau cctle province, en 1878.
« Quant a la Dobroudja, avee Durostor (Silis-
trie d‘aujourd’hui) et l'accés a la mer, oti s'élen-
dail la domination du prince Mircea-le-Grand,
elle fut perdue, dés les premiers choes avec les
Turcs qui tenaient 4 occuper, & tout prix, les
bouches du Danube.
« Le sort des autres Roumains, ceux de Tran-
sylvanie, entre les Carpaihes et la Tisza, n’a
pas été meilleur. Vers le x1° siécle, leur pays, &
peine délivré des premiers envahisseurs, fut
occupé par les Hongrois. Leur organisation po-
lilique, toute jeune encore, fit déirnile et le
peuple réduit 4 un lat de demi-esclavage. Ils
tombérent ensuile avec les Hongrois eux-mé-
mes sous le joug des Tures, puis sous celui des
Autrichiens.
« Ein 1848, les Hongrois, dans leur lutte pour
secouer le joug de l’Autriche, tentérent de s’an-
nexer le duché de Transylvanie ainsi que d’au-
tres territoires habités par les Roumains, contre
la volonté catégoriquement manifesiée de ces
derniers. La défaite des Hongrois de Kossuth,
martyrs de la liberté aux yeux de l'Europe, fut
saluée par les peuples de la Hongrie comme la
fin d'une tyrannie délestée. En 1866, les Autri-
chiens se réconcilient avec les Hongrois en cé-
dant 4 toules leurs prétentions et en abandon-
nant, comme toujours, les plus faibles. Les
Roumains sont laissés en proie A la vengeance
5des Magyars. A la Diéte qui a voté, en 1867,
Vunion de la Transyivame avec la Hongrie, les
Roumains ne furent représentés que par 11 mern-
bres sur 80, quoiqn'ils formassent 70 0/0 des ha-
bitants du duché : leur protestalion demeura
sans écho. : :
« Désormais, les trois millions ef demi de Rou-
mains de Hongrie ménent une vie de suuftrance
et de tourmente de Loutes sortes ».
Les Magyars forment la minorité de la popu-
lation de lear propre royvaume. Malgré toules
les violences faites aux Statistiques. Ils avouent
que leur racé ne représente que 47 0/0, tandis
wen réalité, elle ne forme que 34 0/0 du total
e-cellé population. M. Seton Watson, aprés
des enquéles mihutieuses, fixe le nombre des
Magyars a 7.000.000,
Le reste de la population du royaume hon-
grois, dont le total est de 21.000 000 d'habi-
tants, est formé par des Croates, Roumains,
Serbes, Slovaques, Allemands et Juifs. Sauf
ees deux derniéres nationalilés, loules les
autres forment des masses larges et compactes,
habitant des terriloires bien définis. Aucune
infiltration, ni autrichienne, ni hongroise, n'a
réussi & briser Punité ethnique et terriloriale
dechacune de ces nationalilés, Pour réaliser
leur conception de Etat national hongrois, les
hommes politiques magyars n ont pas hésite a
exciure purement et simplement du droil com-
Mun toutes les autres nalionwli és non-ma-
gyares, bien que la loi sur fégalilé des droits de
1867, une des lois fondamentales de] Etat hon-
grois, les reconnaisse comme des enliiés poli-
tiques et leur garantisse l'égalilé absolue avec
Ja nationalité magyare
Une telle conception impliquant une guerre
extermination des autres nalionalilés co-
habitantes, ne pouvait élre réalisée que par
une supériorilé numérique écrasante ou par
de violents moyens d'intimidation et d'op-
pression.
Pour assurer leur hégémonie, les Hongrois
devaient nécessairement empécher & tout prix
les non=magyars davoir acces au Pariement,
eh hombre proportionné a celui de leurs natio-
faux. Aucun moyen n'a été épargné. On a
inipginé tout on systéme de lois, on a organisé
foul un arsenal de mesures exceplionneiles.
Crest ainsi que le cens élecloral en Transyl-
vanie a élé fixé par un chiilre hui fois plus
élevé que celui du cens hongrois, afin que le
peuple roumain, formé de paysans et diou-
vriers, puisse élre exclu du droil de vole.
Tandis que les Hongrois possédent le droit
délire un député par 3,900-4.000 Hongrois, ce
droit n'est revconnu aux Roumains que par
31000 et, parfois méme, par 40.000 habitarts.
Encore ce droit n’existe-Lil pour eux qu’en
théorie; car, en pratique, on les empéche pres-
que toujours de lexercer.
Conformément & la loi de 1867, I'Etat hon-
grois est obligé d'entreltenir des écales ot
Venseignement soit donné dans Ja langue de
chacune aes nationalités, Or, |Elal mayvyar
nentretlent pas une seule école ot \'enscignement
soit donné en roumain, alors qu'il y & Lrois mil-
lions ef demi de Roumains en Hongrie. Il en est
ainsi pour les autres nalionalités. La popula-
tion roumaine «a done été obligée de créer et
dentretehir les écoles conlessionnelles dont
elle avail besoin.
Les Hongrois n'ont alors épargné aucun
moyen pour perséculer ces écoles et les fermer.
Tls ont mis én avant les prétextes d’hygiéne les
plus saugrenus, exigeant un cube d’sir consi-
dérable, el lorsque, faute d'étre conforme 4 ces
prescriplions, une école roumaine avait été
fermée, quelques mois, parfois méme quelques
semaines plus tard, on y installait une école
avec lenseignement en langue mapyare, sans
avoir évidemment rien changé au cube d'air.
De 19:7 & 1913, les Hongrois ont trouvé le
moyen de faire fermer plus de 600 écoles pri-—
muires roumaines. Depuis la guerre, cest
encore pis; ils fes ferment en masse, sans
scrupules comme sans molifs.
Quatre lycées pour les garcons et deux écoles
secondaires pour les filles ont été fondés et
entretenus par les Roumains de Transylvanie.
Ceci ne convenait pas aux Hong:ois. Is ont
commencé, ey effet, par imposer lear langue,
@abord dans Jes cours suptrieurs. puis dans
tout le lyeée, de sorte qu'il n'y a plus que deux
lycées et demi pour les garcons et une école
secondaire et demie pour les filles oft l'ensei-
gnement se donne en roumain. Cela fait done
un lycée ou école secondaire par million d'habi-
tants. alors que le peuple finiandais, 2 800.000
habilants, sous l'autocratie russe, avait 160
lycées et écoles seconilaires el deux universilés.
« L'Eglise n'a pas été épargnée davantage,
Des régions entiéres ont élé arrachées 2 l'auto-
rite ecclésiastiyue roumaine pour passer aux
aulorilés ecclésiastiques magyares, bien qu'il
ny ait pas de Hongrois de religion orthodoxe
ou gréco-catholique. Lorsque la: population
roumaine, avec ses préires, a soulu résister &
ces indignes mesures, on lui a répondu par la
baionnette et la prison,
« Bien que la loi garantisse aux nationalitésque la justice leur sera rendue dans leur lan-
gue, le roumain a cependant élé exclu totale-
ment des prétoires. Les justiciables sont jugés
dans une langue quils ne comprennent pas,
leurs inlerrogatoires sont pris par |'intermé-
diaire de gargons de service quelconques qui
serven! dinlerpreles. On peut imaginer |'exac+
titude et Ja sineérilé avec laquelle les déelara-
tions peuvent bien etre rapportees...
« Depuis le début de la guerre, ces persécu-
tions se sont mullipliées el aggravées. Elles
on! retrouvé le caractére le plus borriblement
tortionnaire et inquisitorial de jadis., En Autri-
che seule, plus de trois mille ciloyens ont été
exéculés.
« Le droil de réunion a été aboli depuis long-
temps et Je parti national roumaina élé dis-
sous. Les réunions de milliers de ciloyens non-
magyars dépendent parfois du caprice d'ua
gendarme. Les molifs les plus ¢yniques sont
bons, en pareil cas, pour déclater dissoule
toute assembiée qui déplail.
« Nous ne nous arréterons pas sur le systeme
complet de chicanes destinées 4 conduire les
nalionalilés a leur ruine économique: qu'il
nous sulfise de mentionner ici que les Rou-
mains, peuple agricole, ne sont point admis é
acheter des terres sans l'aulorisation de lElat,
lequel se réserve un droil de prévmption, afin
de pouvoir se ménager des centres de colonisa-
lion au milieu des masses roumaines, méme
les plus compsctes.
a L'Etat nafional magyar s'ingénie A tour-
menter les gens jusque dans leur vie quoli-
dienne, Les fonclionnaires n'ont pas le droil de
parler d'autre langue que le hongrois, comme
si Etat n'appartenait qu’A cétle race. Les”
parents n’ont pas le drott de donner A leurs
enfants d'autres noms que des noms magyars,
car tous les noms sontimmeédiatement traduits
en hongrois avant d’étre enregisirés dans tes
actes de |'étal civil.
« Pour avoir arboré les rubans aux couleurs
ronge, jaune et bleue, qui font partie de notre
costume national et qui sont, cn méme temps,
les couleurs de l'ancien ducheé de Transylvanie
el du royaume de Roumanic, ona maltraité des
femmes et des enfants de toutes les conditions
sociales; on a mis en prison, batiu et tué des
hommes, parce que c’élail de l'agifalion conire
l'état national mayar-. .
« Mais, lorsque Ja guerre a éclalé, ces mémes
Honvrois s'empressérent de fournir aux régi-
ments roumains des drapeaux aua couleurs
jusque-li prohibées, afin de les encourager A
marcher au combat pour la Double-Monar-
chie. »
2 La Conduite des Empires Centraux a |’égard
de la Roumanie vaincue.
Les Empires Centraux ne réussirent nia main-
tenir la Roumanie dans Ja neutralité, ni, plus
tard, 4 l'empécher de prendre parti pour l'En-
tente. Le sort des armes lui ayant été contraire,
la Roumasie dut accepler les conditions des
vainqueurs. Ces condilions furent formulées
dans les trailés de Bucarest du 7 mai 1918.
Nons en avons donné l'analyse dans le procés-
verbal de "Union des Grandes Associations du
27 aot 1918, pages 10 4 15; nous en rappelle-
rons simplement ici les principales clauses.
La presse gouvernementale allemande célé
bra les traitésde Buearest du7 mai 1918 comme
un modéle achevé de paia de conciliation. La
presse pangermaniste alla méme jusqu'a pro-
tester contre la regrettable faiblesse dont le gou-
vernement allemand ayait fait preuve en celle
circonstance.
Quant 4 ce qu’étaiten réalité ce traité, les
ministres de |'Entente a Jassy qui rédigérent en
1918 sur les conditions de la paix roun,aine un
mémoire puoblié dans la forme d'vn Livre Blanc
pouvaient écrire : « Les territoires enlevés 4 Ja
Roumanie dans la Dobroudja et dans les dis-
tricts monlagneux des Carpalhes contiennent
un dixiéme environ de la population totale du
pays, soit plus de 800.000 habitants et s‘étendent
sar plas de 26.000 Kilométres carrés. »
En effet, la Roumanie cédait 4 la Bulgarie la
Dobroudja méridionale jusqu’é la ligne qui
part de Cochirleni sur le Danube pour aboutir
4 Agigea sur la mer Noire, sous prélexte d'une
‘juste réparalion que la Roumanie accordait 4 |
Bulgarie, en lui restituant les territoires bul-
gares dont elle s‘élait indaiment emparée par le
traité de Bucarest de 1913. f
Ensuite la Roumanie cédait aux puissances
alliées la Dobroudja septentrionale, sitnée au
nord fe la ligne ci-dessus décrite, sous la boucle
du Danube, Ceci encore n’étail pas une annexion ;
célail une confiscation, une sorte de saisie-gage
correclionnel dont le caractére « provisoire »
était nettement souligné par ce fait que l'Alle-
magne n’en faisail A aucune nation précise J’at-
tribulion immediate. ;
D'autre part,intervensient des rectilications
de frontiéres au profit de l'Autriche.
« Les Empires Centraus, éeritle Mémoire des
Ministres de] Enlente a lassy, ont affirmé que
les territoires pris 4 la Roumanie sont inhabi-tés. Ce n’est pas le cas. Les districts annexés a
Ja Hongrie contiennent 170 villages, avec une
population totale de plus de 130.000 habitants.
Cette population est exclusivement de pur: race
roumaine et a préservé sa nationalité & travers
les invasions successiyes dans les vallées des
montagnes, ot elle a trouvé un refuge inviolable
pendant la domination turque ».
La frontiére qui sépare la Roumanie de l’Au-
triche-Hongrie par sa forme et par la ligne
sinueuse qu'elle affecte, a un développement
de plus de mille kilometres.
Sur toule cette élendue, les rectifications du
traité de Bucarest assuraient a |'Autriche-Hon-
grie un gain de territoires dont la profondeur
variait entre deux et une cinquantaine de kilo-
métres. Le premier effet de ces rectifications ful
de rendre la nouvelle frontiére tout d fait impro-
prea éire défendue militairement. Mais les ces-
sions imposées par ies Empires Centraux
n’étaient pas toutes inspirées par un intérét pu-
rement stralégique. Conformementa la doctrine
pangermaniste des sécurilés militaires, les gages
stralégiques étaient renforeés par des gages
économiques destinés A augmenter la puissance
des industries de guerre. C’est ainsi qu'au nord
de Moldavie, la nouvelle frontiére englobait
d'un seul coup les 4.000 kilométres carrés of sé
trouvent les magnifiques domaines de la cou-
tonne, 4 Brosteni, Les empi¢lements se pour-
suivaient ainsi tout le long de la ligne, s‘élalant
plus ou moins selon que les dépariements &
«rectifier » sont plus ou moins riches, depuis
les districts de Dorohoi au nord en descendant
vers ceux de Suceava et de Neamtz, pays de
foréts séculaires, et de Bacau qui posséde, en
dehors de ses foréts, des gisements pétroliféres
et du charbon. Le redressement absorbait en-
suite les disiricts de Buzeu et de Prahova oti se
trouvent des centres industriels (ciment et pé-
trole) et des exploitalions forestiéres jusqu’A
Furnu-Severin of elle ne manquait pas d'acca-
parer la région de Baia de Arama (gisements de
cuivre). Pour ce qui concernait les domaines
forestiers des Carpalhes, le mémoire des minis-
tres de l'Entente écrit: « En réalilé, les foréts
les plus fertiles des districts montagneux sont
compris dans les territoires annexés a la Hon-
grie et l'objet principal de ces « rectifications »
a élé d'arrondir les terrains de chasse de la
noblesse hongroise et d'assurer la prospérité
des compagnies qui s‘occupenf d’exploitation
foresti¢re, compagnies dans lesquelles nombre
de personnages importants des deux Empires
sont inléresses et quiseront ainsi en mesure de
créer un monopole du bois de construction. »
_ Cette « paix sans indemnilés », comme elle
était « sans annexions »,comportail au moins
huit sortes d'indemnités déguisées, mais qui
formaient un total formidable.
La dette roumaine formait I’élément le plus
consiférable de ce total. sn bonne justice, les
territoires détachés de la Roumanie et qui cou-
vrent. comme nous I'avons vu, une superficie
de plus de 26.000 kilométres carrés, avec plus
de $.0.000 habitants auraient da étre grevés
dune part proportionneile de la Dette roumaine.
Or, cesta la Roumanie seule qu'incombail la
tolalité de la Dette et il était stipulé dans le trailé
que Ja Roumanie ne recevrail aucuneindemnilé
pour les territoires ainsi confisqués.
Telles étaient, sans parler des autres petils
profits de toute sorte (wagons, tarifs préféren-
tiels de transit, etc.), les principales indem-=
nités mal déguisées que comportait le traité
du / mai 118. D'autre part, un trailé addi-
tionnel, signé le méme jour que le traité prin-
cipal, stipulait, au point de yue économique,
des servitudes tellement lourdes qu’elles n'au-
ratent pas manqué, si elles avaient été mainte-
nues, de provoquer la ruine totale de la Rou-
manie. Ce sont la convention relative aux
produits agricoles et la convention des pétroles,
D‘aprés la premiére, la Roumanie était obligée
de vendre & l'Allemagne, l'Autriche et a la
Hongrie les excédents du pays en céréales de
toules sortes ainsi qu'en graines oléagineuses,
fourrages, légumineuses, volaiiles, bétail et
viande, plantes textiles et laines pour les récoltes
des années 1918 et 1919, 4 des prix fixés par un
tableau annexé au traité Quantaux sept années
qui sWivront 1919, la Roumanie s'engageait a
livrer les excédents de tous ces mémes produits,
dans le cas ot I’Allemagne et l'Autriche en
demanderaient- tout ou partie.
“ On concoil le dommage irréparable que pou-
vail causer A un pays essentiellement agricole
comme la Roumanie celte immobilisation abso-
lue de son commerce exterieur en céréales, fruits,
vin, bétail et plantes textiles pendant un laps de
neuf ans.
La conyention des pétroles était plus brutale
encore. Elle constituait |'expropriation pure et
simple, pour cause de nécessité allemande, de
tous les letrains pétroliféres de la Roumanie.
Le gouvernement roumain concédail pour une
durée de trenie ans, & la « Sociélé fermiére des
terrains pétroliféres » (allemande naturelle-
ment), le droit exclusif d'exploiter tous les ter-
rains appartenant 4 Etat Roumain en vue de
l'extraction et du traitement des pétroles du gaz
naturel, de l'ozokérite, de l'asphalle et de tousautres bitumes. Les clauses de cette convention
équivalaient 2 un bail emphythéotique, consi-
déré par tous les juristes comme l’équivalent de
la propriété complete.
En retour de cette aliénation véritable, l’Etat
roumain se voyail accorder une modeste rede-
vance de 8 0/0 de Ja valeur marchande en Rou-
manie du pétrole brut extrait, déduction faite
de la quantité employée par la Société fermiére
pour ses propres besoins (toujours les petits
profits). L’Etat roumain recevait en outre une
participation aux bénéfices, variable selon le
chiffre d'affaires, mais qui demeurait toujours
d'une extréme modicité. .
La politique des Empires Centraux a |’égard
des Roumains se caraclérisait donc par|l’oppres-
sion sysitématique au point de vue politique et
par l’exploitation sans scrupules au point de vue
économique. Rien d’etonnant, par suite, a ce
que les Roumains aient de tout temps tourné les
yeux vers les nations de l'Occident quileur sont
apparentées par la civilisation et qui ont réussi,
par leur victoire sur les Empires Centraux, &
assurer a la nation roumaine un avenir d’union
et de liberté.
(A suivre.)
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